Première lecture : « C’est une engeance de rebelles ! Qu’ils sachent qu’il y a un prophète au milieu d’eux ! » (Ez 2, 2-5)
Deuxième lecture : « Je mettrai ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure » (2 Co 12,7-10)
Evangile : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6)
Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne, je suis toujours marqué, lorsqu’il y a le départ d’un être cher, du vide que nous ressentons. Une part de nous a disparu. On prend alors conscience de l’empreinte que cette personne a laissé dans nos vies : son regard, sa voix, son sourire, ses attitudes, sa présence unique. Et on se prend à regretter de ne pas avoir su apprécier cette présence quand elle était là.
C’est ce qu’on ressenti aussi les disciples après la mort de ce Jésus qui les avait tant marqués par sa présence unique aimante.
Cette empreinte unique que chacun de nous laisse, a quelque chose à voir, selon moi, avec ce qu’on appelle “la gloire de Dieu”, qui au sens étymologique, signifie le poids, l’empreinte de la présence de Dieu dans nos vies.
Alors vous allez me dire : quel rapport avec les textes d’aujourd’hui ?
Et bien les textes d’aujourd’hui nous parlent des prophètes. En hébreu, le mot prophète vient d’un verbe qui signifie “venir” ; le prophète est celui qui voit ce qui vient et qui est capable de faire venir la parole divine. Le bibliste André Neher disait que ce que dévoilait le prophète, ce n’est pas l’avenir, mais l’absolu. Le prophète dans la bible n’est pas tant celui qui fait des prédictions, mais plutôt celui qui dévoile la présence de Dieu dans l’histoire du monde. C’est celui qui voit Dieu dans les événements, dans la création, dans les autres.
Et l’Evangile d’aujourd’hui nous redit que Jésus est un prophète, il est même LE prophète par excellence, celui qui a révélé totalement, par sa vie terrestre, la présence de Dieu au milieu des hommes. Les croyants lui ont donné le nom d’Emmanuel, c’est-à-dire “Dieu avec nous”.
Et Jésus nous dit dans ses béatitudes que pour voir Dieu il faut avoir un cœur pur.
Mais ce n’est pas tout, les lectures d’aujourd’hui nous disent qu’il est souvent difficile d’être prophète, car ce qu’on annonce n’est pas toujours bien accueilli, parce que les gens ont “le coeur endurci” ou qu’ils ne voient pas derrière le prophète un envoyé de Dieu qui parle en son nom.
Quand Jésus vient dans son pays de naissance, il n’est pas reconnu par les siens car ses voisins, ses amis d’enfance, ne voient en lui que le fils du charpentier, celui qu’ils ont connu enfant, bref, un homme comme les autres. Et St Marc nous dit que Jésus ne peut faire aucun miracle dans son propre pays, précisément parce que ses voisins ne veulent pas changer leur regard sur lui, ils ne veulent pas croire qu’il est le fils de Dieu, le messie tant attendu.
D’ailleurs, manifestement, Jésus ne s’attendait pas non plus à la réaction scandalisée de ses proches voisins, puisque Marc affirme : « Il s’étonna de leur manque de foi ». On peut déjà être surpris nous-mêmes que Jésus s’étonne : cela veut dire que, pour lui, tout n’était pas écrit d’avance ;
Et vous savez, dans l’Évangile, quand on nous parle d’un lieu, il faut toujours essayer d’y voir aussi un lieu spirituel. Autrement dit, la lecture de St Marc d’aujourd’hui fait passer le message, que Jésus “doit se rendre dans les lieux”, entendez par là, dans les cœurs, où il n’était pas présent, et que là seulement il pourra enseigner, être écouté et faire des miracles. L’Esprit ne peut agir que dans les lieux d’humilité, de pauvreté, de fragilité, de manque.
Et c’est ce que nous dit aussi le texte très beau de St Paul, qui rappelle que c’est lorsqu’il est faible qu’il est fort car alors il laisse le Seigneur déployer sa présence, son Esprit. Le prophète, c’est celui qui se laisse traverser par l’Esprit, pour laisser Dieu faire son œuvre et manifester sa présence là où il n’était pas encore présent.
Vous connaissez sans doute cette phrase pleine de vérité “Heureux les fêlés, ils laisseront passer la lumière”. Oui, c’est lorsque je reconnais mes limites, lorsque mon cœur est fendu en deux, que la grâce de Dieu peut venir rayonner en moi.
Alors nous tous qui sommes baptisés, et en particulier vous Nolan et Jade qui allez recevoir le baptême aujourd’hui, nous sommes appelés à être des prophètes, habités par la présence de Dieu et destinés à manifester cette présence autour de nous, quitte à passer pour des fêlés.
Parfois des gens se moquent de nous et on peut aussi souffrir de ne pas être compris par les siens, par ses amis lorsqu’on leur parle de notre foi et de ce que Dieu a fait pour nous.
Jésus aussi a connu cette tristesse de ne pas être reçu par les siens : dans l’Évangile de Marc, face à certains pharisiens, l’Evangéliste nous dit que Jésus était « navré de l’endurcissement de leurs cœurs » (Mc 3, 5).
Donc face à cela, il ne faut pas s’en faire et continuer à prier pour toutes ces personnes qui ne nous écoutent pas car, par l’Esprit Saint qui est un don reçu de Dieu, nous voyons ce qu’ils ne voient pas et nous savons ce qu’ils ne savent pas encore. Un jour ils verront, un jour ils sauront.
Oui, pour voir la présence de Dieu et entrer dans ce royaume d’amour où veut nous faire entrer, il faut vivre la deuxième naissance dont Jésus parle à Nicodème (Jean 3, 5) : « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Jadhe et Nolan, vos parents vous ont donné la première naissance : la naissance terrestre, issue de leur amour.
La deuxième naissance dont parle Jésus, c’est celle où un jour, vous percevrez sa présence à vos côtés, une présence dont l’amour vous touchera au plus profond de votre cœur. Alors, son Esprit pourra venir faire son œuvre en vous. Peut-être, je l’espère, avez-vous déjà vécu cette rencontre personnelle avec Jésus ? Cela passe souvent par des témoins autour de vous de sa présence.
Jésus alors n’est plus seulement une belle histoire racontée par les anciens. Jésus devient ce compagnon qui marche à vos côtés partout où vous allez.
Les signes du baptême parlent de cette renaissance à travers l’eau (qui vous purifie) et l’Esprit (qui vous donne la force d’avancer en suivant Jésus). Ce baptême est à renouveler chaque jour. Comme tous les sacrements, on ne le reçoit pas pour soi, mais en vue du bien et du salut de tous.
Des centaines de millions de baptisés “prophètes” vous ont précédés dans l’Église. Vous pouvez compter sur eux en les priant, lorsque vous avez besoin d’un soutien. C’est ce que l’Église appelle “la communion des saints”.
Comme eux, soyez des influenceurs (comme on dit sur les réseaux sociaux de nos jours), des témoins modernes du royaume, mais de préférence pas derrière des écrans. A la manière de toutes ces personnes touchées par le Christ, vivez cela en vérité avec votre corps et votre cœur.
Et si parfois vous ne vous sentez pas à la hauteur, n’oubliez pas que le Christ connaît vos fragilités, vos faiblesses, quoiqu’il arrive, il ne regarde pas ce que vous avez fait de mal mais ce que vous pouvez faire de bien. Comme dit St Paul, mettez votre fierté dans vos faiblesses, afin “que la puissance du Christ fasse en vous sa demeure”.
Alors la gloire de Dieu, c’est-à-dire son poids, son empreinte, sa présence d’amour, sera rendue visible, à travers vous, dans le monde.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.