Première lecture : « C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé » (Is 52, 13 – 53, 12)
Deuxième lecture : Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)
Evangile : Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Jn 18, 1 – 19, 42)
Dans le livre d’Isaïe : « Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? (…)
Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance,
il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. »
Ce serviteur souffrant du livre d’Isaïe, nous y reconnaissons Jésus vivant sa passion.
Jésus est innocent, mis à mort, condamné par bêtise et par méchanceté.
Sans doute aussi par une certaine indifférence…
Et ce jour-là à Jérusalem, il y avait aussi des calculateurs au pouvoir :
Chacun fait son boulot, et pourra dire en se couchant : personnellement, je n’y suis pour rien.
A cause de ces calculs, cette bêtise, de cette méchanceté, et de cette indifférence,
Jésus de Nazareth est mort sur la croix, il y a 2000 ans.
Mais Jésus, Fils de Dieu vivant encore aujourd’hui est encore condamné injustement à mort
chaque jour sur les chemins de croix de ce monde, et chacun tente se dit qu’il n’y est pour rien,
parce que chacun est si petit par rapport face à la marche globale du monde…
Mais le monde ne tourne pas tout seul. D’ailleurs, regardez-le, notre monde :
Bien sûr, les morts de la Covid, et les morts de tellement d’autres maladies.
Les victimes de la crise économique, et aussi ceux qui font des bénéfices de la crise.
Toutes ces guerres dans le monde, les tortures, les violences,
et quand même quelques profiteurs qui trouvent la vie formidable.
Les réseaux sociaux amplifient tellement de paroles ordurières.
A Rennes et partout en Europe, on peut voir tant de migrants et des pauvres
qui dorment dans les rues, qui se font exploiter et désespèrent de supporter la misère.
On pense aux femmes exploitées, prostituées, battues, violées, amoindries.
Enfin, ce n’est pas seulement l’humanité, mais on pense aussi à toute la souffrance
de notre sœur la nature, avec les animaux, les plantes, la création. Toute la planète nous fait mal.
Jésus meurt sur la croix chaque jour avec tous les plus faibles, tous ceux qui souffrent, avec la planète qui souffre, mais aussi avec tous les méchants, les imbéciles et les indifférents.
Un peu aussi à cause de nos bêtises qu’il connait et qu’il emporte avec lui dans sa mort.
Nous aussi sommes un peu coupables de ce qui conduit Jésus à cette croix, encore aujourd’hui.
Un peu coupables parce que nous aurions pu éviter
d’ajouter notre petit grain de sel à la misère du monde.
Nous ne sommes pas fondamentalement mauvais,
mais nous avons laissé faire. Nous nous sommes laissés faire. Et Jésus meurt encore aujourd’hui
par amour pour nous, par amour malgré nous, par amour quand-même, par miséricorde.
Devant la mort d’un homme, surtout d’un innocent, les mots ne tiennent pas.
Devant la mort de Jésus, toutes nos explications, nos mots ne sont que du vent.
Déjà, devant toute mort, il ne devrait y avoir que le silence, le respect absolu.
Mais ici, c’est Jésus, Verbe fait chair, Parole de Dieu qui s’est fait homme.
Quand Jésus meurt, la Parole, le Verbe, le Logos meurt sur la croix,
ce sont tous les mots de l’amour de Dieu pour nous qui meurent en lui.
Et même aussi les mots d’amour qu’on avait essayé de lui dire qu’il emporte avec lui.
Quand Jésus-Parole meurt, alors pour un temps, avec lui, en lui, nos paroles font silence.
Mais dans ce silence au pied de la croix, Jésus retient aussi en lui
nos paroles vaines, toutes nos hésitations à aimer, notre agitation et même nos paroles de haine.
Il garde en lui, dans son mystère, non seulement le secret de nos mots qu’il a aimé,
Mais aussi pour nous sauver, il efface les mots que nous n’aurions pas du dire.
Il emporte tous nos mots et tous nos maux… Toutes nos paroles humaines se taisent.
Jésus, Parole du Dieu de Miséricorde emporte tout. Par amour.
Alors, toutes nos disputes doivent se taire. Toutes nos tensions doivent s’effacer.
Nos différences, nos énervements, nos crispations doivent cesser :
parce que Jésus est mort. Parce que Dieu a cette faiblesse folle de nous aimer quand même.
C’est le moment de la Miséricorde, malgré la somme de haine que Jésus vient de subir.
Dieu aime d’un amour incompréhensible,
Alors que Jésus-Parole de Dieu est réduit au silence par la violence humaine.
Jésus se donne par amour. Devant ce don total, nous ne pouvons plus rien dire, plus rien offrir.
Nous pouvons seulement accueillir ce don total,
comme nous le pouvons, comme nous sommes. Il ne nous reste que la reconnaissance : en retour.
Devant cette folie de nous aimer quand-même, dans ce silence de la mort imméritée,
nous retenons notre souffle humain, Jésus rend son dernier souffle.
Il nous reste à accueillir ce souffle divin par le quel Jésus nous insuffle sa Vie.
C’est le souffle de la vie que Dieu nous inspire à chacun largement.
Ici rassemblés pour accueillir ce dernier souffle de Jésus,
dans le silence de nos cœurs, nous accueillons cette Vie donné, ce souffle de l’Esprit.
Alors, enfin, notre quête trouve une fin. Ce souffle reçu ensemble nous réunit.
C’est un souffle, un Esprit de communion qui nous rassemble.
Notre chair est insufflé de Vie. Notre communion prend corps.
Notre communion prend chair dans ce Mystère de la Croix.
Nous vivons désormais par ce souffle et par cette Parole.
Nous devenons corps vivant de Jésus, par lui rassemblés.
Toutes nos paroles folles sont effacées et tous les hommes de bonne volonté sont invités à s’unir.
Notre humanité, notre monde, notre planète peuvent reprendre vie grâce à cet amour.
Cet amour infini, c’est notre ciment, le ciment qui nous rassemble en Église.
Et qui un jour rassemblera tous les hommes.
Sur la croix, Jésus – Parole de Dieu devient pour nous Jésus – communion.
L’homme Jésus est mort sur la croix, perdant le souffle et la Parole.
Par ces disciples, il est déposé dans les bras de Marie sa mère. Et Marie nous le confie.
C’est l’Église qui reçoit ce souffle.
Le Verbe de Dieu qui s’est fait communion est confié à l’Église
pour que nous puissions en vivre.
C’est par la croix du Christ que nous vivons en enfant de Dieu.
Ici, tous rassemblés par la croix, nous voici maintenant mis en communion:
Nous voilà : « Tous ensemble en chemin de communion. »
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.