Première lecture : Le lépreux habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp » (Lv 13, 1-2.45-46)
Deuxième lecture : « Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ » (1 Co 10, 31 – 11, 1)
Evangile : « La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)
C’est donc l’histoire d’un lépreux. Nous ne connaissons plus de lépreux !
La lèpre est une maladie infectieuse, causée par une bactérie proche de la tuberculose.
Avec le traitement antibiotique, la lèpre peut être guérie en 6 à 12 mois.
Il n’y a actuellement aucune résistance du bacille au traitement.
Sous traitement, les malades ne sont plus contagieux dès la première dose.
Le coût du traitement est relativement minime.
Il n’y a aucune raison pour que des lépreux soient encore exclus de la société.
Pourtant c’est encore le cas : Il y a encore des lépreux dans le monde dans des léproseries !
Il y a donc une contradiction profonde entre ce qui devrait être, si le monde tournait rond
et la réalité de notre monde qui ne tourne justement pas rond.
L’existence de la lèpre dans notre monde aujourd’hui n’est donc plus un problème technique,
ni un problème économique (puisque le traitement n’est pas si coûteux).
C’est essentiellement un problème de volonté humaine.
L’existence de la lèpre encore aujourd’hui dans le monde signifie
que notre humanité est lépreuse par l’échec de sa solidarité.
L’existence de la lèpre dans le monde est donc un des symptômes de notre péché à tous.
Et il y a beaucoup d’autres symptômes de notre péché : la guerre, la pauvreté, etc.
Finalement, ce lépreux qui se présente à Jésus,
c’est le porte-drapeau de notre humanité lépreuse, de notre humanité pécheresse.
L’évangile nous raconte un moment fondamental pour le salut de notre humanité.
C’est le titre de notre feuille d’aujourd’hui : Jésus est saisi de compassion.
Cette expression se retrouve dans la parabole du bon samaritain (Luc, 10)
Le bon samaritain voit le blessé au bord de la route, et : « Il fut saisi de compassion ».
Cette expression utilise un verbe grec qui signifie « pris au ventre, saisi aux tripes ».
Dieu est douloureux, il souffre devant les malheurs de son peuple
Comme une maman est malheureuse devant les douleurs de son enfant.
C’est le vocabulaire biblique de la miséricorde.
Cela a quelque chose à voir avec les douleurs de l’enfantement.
Ce vocabulaire est utilisé dans le 1° Testament uniquement pour désigner Dieu.
Il n’y a que Dieu qui soit appelé « le Miséricordieux ».
Cette souffrance de Dieu dit son amour envers notre humanité fragile.
Mais ici Marc utilise ce mot à propos de Jésus.
Quand Marc décrit Jésus saisi de compassion, de miséricorde,
C’est un langage qui nous semble presque codé,
mais qui est transparent pour les juifs qui écoute cette parole :
cet homme pris de compassion n’est donc plus seulement Jésus de Nazareth, l’homme.
Il est le fils de Dieu présent à la fois devant et dans notre humanité.
Cette compassion de Jésus signifie à la fois sa totale humanité, et sa totale divinité.
Alors, Jésus étend la main, il le touche, et il parle : « je le veux, soit purifié. »
Quand il touche, on pense au plafond de la Chapelle Sixtine, représentant la création :
Dieu tend sa main vers l’homme faible pour lui donner la vie.
Jésus Fils de Dieu touche la main de l’homme lépreux.
C’est un geste interdit, qui redonne la vie. C’est le geste ultime de la compassion.
Quand Jésus touche le lépreux, c’est l’image de toute notre humanité malade
qui est touchée par cette tendresse de Dieu, par cette miséricorde.
Nous seulement Jésus touche le malade mais aussi Jésus a une parole.
Sa parole dit la guérison, et la guérison est, et nous voyons que cela est bon !
C’est un remake de la création ! Une nouvelle création par Jésus.
La première création était malade de la lèpre, de nos égoïsmes,
de notre incapacité à éradiquer la lèpre du monde d’aujourd’hui.
Dans la nouvelle création en Christ,
une nouvelle vie est possible malgré la maladie, malgré le péchè.
En, Jésus, Dieu rencontre notre humanité blessée, et lui redonne vie.
C’est ce que nous pouvons vivre aujourd’hui par les sacrements.
Un sacrement associe un geste et une parole qui signifient la présence efficace de Dieu.
« signe efficace de la présence de Dieu »
Dans le sacrement, la parole est performative : elle réalise ce qu’elle dit,
parce que par cette parole et ce geste, Dieu est présent.
Aujourd’hui, avec le groupe présence, nous évoquons le sacrement des malades.
Dans ce sacrement des malades, le geste qui réalise le sacrement, c’est l’onction de l’huile,
Qui, est accompagnée par la parole rituelle qui l’accompagne.
Dans ce geste et cette parole, Dieu est présent.
Dieu donne sa force au malade
pour l’aider à affronter les difficultés qu’il rencontre à cause de sa maladie.
Dans le sacrement des malades,
Dieu lui-même touche nos corps malades, dans sa grande tendresse, dans sa miséricorde.
1 ) Nous écoutons maintenant le témoignage de trois personnes
qui ont vécu ce beau sacrement des malades
Témoignages de 3 personnes ayant reçu le sacrement en 2020
1) Dès l’âge de 20ans, je me suis engagée auprès des personnes malades de l’alcool.
Ces dernières années, j’ai une aggravation de santé, et reste toujours proche d’eux.
Je demande le sacrement des malades, car Dieu m’accompagne tout au long de ma vie et dans cette maladie et la vieillesse maintenant, qui me rend lente et maladroite.
Je lui demande la force et la paix dans ces épreuves. Le sacrement des malades est aussi le signe que l’Eglise me reconnaît et me reçoit comme chrétienne à part entière.
2) Merci doux Jésus, toi qui me connais si bien, de m’apporter toute la grâce et la miséricorde dont j’ai besoin, pour accomplir la mission que tu as pour moi. Mon Dieu, je m’en remets à toi. Je t’en prie, sauvé moi, libère-moi de tout ce qui pèse a mon cœur et a mon esprit. Merci de m’offrir ton amour infini par ce sacrement. Oui, je veux ta guérison.
3) Seigneur Jésus, vous m’avez aidée il y a 2 ans, quand j’ai reçu votre beau sacrement.
J’ai encore besoin de vos grâces pour savoir lâcher prise et me désencombrer pour être plus légère quand vous viendrez me chercher.
2) L’équipe de préparation nous propose d’entendre une parole du pape François
qui expliquait en 2014 le sacrement des malades.
Le sacrement de l’onction des malades nous permet de toucher du doigt la compassion de Dieu pour l’homme. Il nous permet d’étendre le regard à l’expérience de la maladie et de la souffrance, dans l’horizon de la miséricorde de Dieu.
C’est la parabole du « bon samaritain, Jésus se fait proche de celui qui souffre. Qui est l’aubergiste ? C’est l’Église, la communauté chrétienne qu’il appelle à déverser sur eux, sans mesure, toute sa miséricorde et le salut et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon.
La communauté doit dispenser soulagement et paix, à travers la grâce spéciale de ce sacrement. C’est la certitude de la proximité de Jésus au malade.
C’est Jésus lui-même qui arrive pour soulager le malade, lui donner la force, l’espérance, pour l’aider ; et aussi pour lui pardonner ses péchés. Nous ne sommes pas seuls : dans le sacrement est présent le Seigneur Jésus lui-même, nous lui appartenons et rien, pas même le mal et la mort, ne pourra jamais nous séparer de Lui.
3) La célébration de ce dimanche est en relation avec la journée mondiale des malades, qui se célèbre tous les ans le 11 Février, date de l’anniversaire de la 1° apparition à Lourdes.
A cette occasion, comme tous les ans, le pape François fait un message à tous les catholiques. Nous en écoutons quelques extraits :
Vous n’avez qu’un seul maître et vous êtes tous frères » (v. 8).
Jésus demande de s’arrêter, d’écouter, d’établir une relation directe et personnelle avec l’autre, de ressentir empathie et émotion. la maladie nous fait sentir notre vulnérabilité notre dépendance de Dieu. La maladie impose une demande de sens, une nouvelle signification et une nouvelle direction à notre existence
La santé est un bien commun primordial. La proximité apporte soutient et consolation, le bon Samaritain s’est fait le prochain de chaque être humain, nous sommes appelés à être miséricordieux comme le Père. L’amour fraternel dans le Christ engendre une communauté capable de guérison qui n’abandonne personne, qui inclut et accueille, surtout les plus fragiles. « Servir signifie avoir soin des membres fragiles de nos familles, C’est pourquoi le service n’est jamais idéologique, du moment qu’il ne sert pas des idées, mais des personnes.
L’aspect relationnel est décisif, il y a une relation interpersonnelle de confiance, un pacte fondé sur la confiance et le respect réciproques, sur la sincérité, sur la disponibilité, Notre compassion place au centre la dignité du malade.
Les guérisons accomplies par Jésus sont toujours le fruit d’une rencontre, d’une relation interpersonnelle : « Ta foi t’a sauvé ».
Une société est d’autant plus humaine qu’elle prend soin de ses membres fragiles et souffrants et qu’elle sait le faire avec une efficacité animée d’un amour fraternel.
Que personne ne reste seul, que personne ne se sente exclu ni abandonné.
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.