3iem dimanche de l’Avent
Message d’espérance et de joie ! Le revers de fortunes ! Il suffit d’expérimenter un pays comme le Djibouti pour comprendre l’allégresse qui envahirait un peuple. Celui quientend parler de son basculement. De la sécheresse d’innombrables millénaires à la richesse de terres arables de verdure et de pâture. La joie du boiteux qui bondit comme un cerf, du muet qui cris de joie. Situations paradoxales que Karl Barth traite du « temps de Dieu » : la kairos (grâce). Il vientavec le revers de fortunes ! Marie le dira : « Il élève les humbles. Il comble de biens les affamés ». C’est le sens même de la salutation : « Ave ! » Titre réservé aux reines et aux rois de l’Antiquité helléniste mais que Dieu lui-même, par la bouche de l’ange, donne à une pauvre servante quasiment inconnue. C’est la différence que le Christ apporte au monde : espérance !
Cependant faut-il en baver d’abord ne serait-ce que pour un temps. Rien de bon n’est facile. Qui pourrait, plus que Jean-Baptiste, en avoir gros sur le cœur ? L’homme dont il a prêché la venue toute sa vie, pour qui il a risqué la prison et même le martyre, est finalement arrivé, mais s’en fichait de lui. Pourtant, cet homme venu d’ailleurs et très attendu avait le pouvoir de tout faire et n’est-il pas plutôt occupé à faire des miracles : guérir les malades, ressusciter les morts, etc. ?Tandis que le précurseur languit en prison. Quelle déception !Dieu semble souvent trop lent.
Mais il sait ce qu’il fait dira-t-il : « Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Il nous faut beaucoup de « naïveté » pour marcher avec Dieu. Beaucoup de foi plus que de doute. De confiance plus que de méfiance. D’abandon total plus que de peur. Beaucoup de patience plus qu’un jugement rapide car « la voie de Dieu n’est pas celle des hommes » (Is 55, 8-9). Le nouvel ordre qui s’inaugure avec ce Dieu différent qui vient à l’homme et lui redonne l’espoir, passe donc par une nouvelle logique. Celle du cœur, non de la « tête ». De l’esprit, non de la philosophie. De la foi, non de la raison. De la patience, non du droit en sachant que la goutte qui fera déborder le vase arrivera un jour. Un jour, une longuehistoire d’épreuves et de soucis, d’obstacles et de péché, etc., s’éclairera et deviendra une histoire de de joie inattendue. C’est l’œuvre surprenante de seul notre Christ. Dans ce « temps d’attente » assez éprouvant, tenons ferme, faisons Lui confiance, dans la patience. Dominic +