Mot de Paul Bosse-Platière pour son frère en diaconie
Paul, mon frère en diaconie…
« Je suis venu non pour être servi, mais pour servir. » Paul, cette parole de Jésus, tu n’as cessé, avec Gwenola, de la mettre en œuvre et de nous aider à la mettre en œuvre.
Vous aviez rejoint la communauté Saint-Augustin en 1970, une communauté qui cherchait sa voie, une ambition de co-responsabilité, fruit du concile Vatican II. Animés de la spiritualité du Père Caffarel, Gwenola et toi, vous nous avez proposé d’approfondir en petit groupe ce que pouvait être une authentique relation personnelle à Dieu.
Puis est arrivé l’appel lancé par le cardinal Etchegaray à l’heure des « boat people » fuyant la guerre du Vietnam. Et là, vous avez proposé la mise en place d’un accueil de ces réfugiés arrivant sur Rennes. Ce fut, en 1979, la création d’« Accueillir et Partager », association toujours bien vivante, et qui, au fil des ans, a élargi son champ d’action à bien des détresses vécues ici même.
Dans la foulée, ce fut, au tout début des années 80, une interpellation, un dimanche, au sortir de la messe de 11h, faite à Paul pour rejoindre un premier groupe de recherche diocésain sur le diaconat et les ministères de laïc. Tu n’y connaissais pas grand-chose à l’époque, mais votre réponse fut, pour moi, clairement inspirée par l’Esprit Saint : vous avez généreusement dit : « Banco ». Alors commença un long cheminement vers cette grande et belle aventure spirituelle du diaconat.
Tu fus ordonné diacre le 7 juin 1987, dans cette église de Saint-Augustin, par notre évêque de l’époque Jacques Julien.
Tu as, un moment, exercé une responsabilité diocésaine : celle de « diacre de la solidarité » de l’évêque, tout en poursuivant ton travail professionnel et en exerçant ton ministère diaconal à Saint-Augustin. Tu n’étais pas nécessairement l’homme des grands discours, mais celui de l’action concrète. Ta parole avait, de ce fait, un poids certain. Puis ce fut le déménagement à Saint-Grégoire. Vous vous êtes investis sur place, tout en gardant le lien avec « Accueillir et Partager », et donc notre communauté de Saint-Augustin.
Mais, peu à peu, les pépins de santé se firent toujours plus prégnants, ce qui, Dieu merci, ne t’empêcha pas de garder ton humour… Il a fallu te laisser vivre ce chemin douloureux, Gwenola et tes enfants à tes côtés…
Paul, mon frère en diaconie, en tenue de service jusqu’au bout, merci du fond du cœur pour cet homme, pour ce croyant, pour ce serviteur, pour ce frère que tu as été et demeures à jamais.
Paul Bosse-Platière, diacre