Albert nous présente son pays, le Burkina Faso, à l’aide d’un Powerpoint qu’il a préparé.

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Ce pays de 22 millions d’habitant, grand comme la moitié de la France, est enclavé dans la grande région du Sahel en Afrique de l’Ouest, entre la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin au sud, le Mali et le Niger au nord. Ses richesses : l’agriculture, avec notamment le coton, et les mines, avec en particulier l’or.

Le Burkina Faso (Pays de l’homme intègre) doit son nom à Thomas Sankara, qui a été président du pays de 1983 à 1987 et qui est mort assassiné ; sa mémoire reste vive dans le pays.   Albert, de l’ethnie Mossi (au centre du pays) est originaire de la province du Yatenga, au nord du pays, dont le chef-lieu est la ville de Ouahigouya. Après avoir été 7 ans curé d’une paroisse dans sa province, il est venu faire une licence et un master d’histoire qu’il termine cette année à Rennes, à la demande de son évêque.

Dans son pays, la religion dominante est l’Islam (60% de la population), et il y a 23% d’animistes (religion traditionnelle) et 17% de chrétiens ; la cohabitation de ces trois religions a bien fonctionné depuis de nombreuses années, d’autant plus que l’on pratique souvent des mariages interreligieux au sein des familles. La cohabitation a été consolidée dans une tradition burkinabé de « parenté à plaisanterie » : en cas de conflit entre personnes de religions différentes, on est obligé moralement de résoudre le conflit comme si l’on était apparentés.

Il nous explique que depuis 2015- 2016 la violence a brutalement augmenté dans son pays à partir des graves troubles qui ont affecté la Lybie, avec l’apparition d’HANI (Hommes Armés Non Identifiés) au Burkina Faso, appelés ensuite par les burkinabés des djihadistes, ou terroristes, qui ont fait fuir des villages entiers. Ces djihadistes s’en sont d’abord pris souvent aux communautés chrétiennes (Albert a perdu des amis, prêtres et laïcs, assassinés), puis ensuite aussi à des communautés musulmanes réputées modérées.

Il y aurait actuellement plus d’un million de personnes déplacées dans le pays, en majorité des femmes et des enfants, sans compter ceux qui ont migré vers des pays voisins.

Depuis 2022, c’est un jeune capitaine qui a pris le pouvoir après un nouveau coup d’état militaire, et la population lui fait actuellement confiance : il estime être véritablement en guerre contre les djihadistes, prône une réponse à la crise actuelle par les Burkinabés eux-mêmes, et une certaine rupture avec la France, ancienne puissance coloniale. L’armée burkinabé achète des armes de Russie et de Turquie notamment, pour s’armer contre les djihadistes.

Albert estime que l’état d’esprit de la population devient nettement plus positif qu’antérieurement, les gens se sentant plus responsable de leur avenir.  Il accorde du crédit aux VDP, les « volontaires pour la défense de la patrie » qui se mobilisent dans beaucoup de villages pour s’opposer aux djihadistes. Mais il est conscient que ces derniers trouvent des complicités dans une partie des villages, grâce notamment à des rémunérations qu’ils proposent aux jeunes, supérieures aux revenus que l’on peut ordinairement espérer dans les villages.

Albert cite le Pape François, qui lors de son voyage en République Démocratique du Congo, début février 2023, déclarait : « Ce pays et ce continent méritent d’être respectés et écoutés, ils méritent espace et attention. Retirez vos mains de la République démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser. Que l’Afrique soit protagoniste de son destin ! »