Texte de Marcel Le Hir – Découvrir l’Amour du Christ
L’écriture c’est naître, c’est réveiller les mots pour leur donner la parole en les rendant vivants. L’Évangile en est un parfait exemple, l’histoire fabuleuse de la vie de Jésus y est décrite et participe pleinement à construire notre vie.
Pour chacun de nous, le chemin est différent, à chaque rencontre, à chaque endroit commence un nouveau chemin. Notre réveil peut survenir quel que soit l’état ou la condition dans laquelle nous nous trouvons.
J’ai choisi l’écriture car c’est une liberté que l’on se donne pour ouvrir son cœur. Cela n’a pas été facile, il a fallu un jour que je fasse mon voyage intérieur en couchant sur le papier la mémoire de mon passé. Ce qui était enfoui au plus profond de moi est devenu une écriture vivante car ces mots que l’on n’a jamais dits permettent de retrouver la liberté. Cela devient la Bible de mon cœur.
Mais ce n’est pas tout, il a fallu que je fasse abstraction de ma propre souffrance pour voir celle des autres et comprendre que Jésus avait lui-même connu cette souffrance sur la croix.
L’écriture me permet d’avoir une relation plus forte avec Jésus pour avancer sur mon chemin spirituel. Cela n’a pas été facile, j’ai dû me remettre en question en profondeur, faire le vide. Il m’a fallu combattre les résistances intérieures qui m’empêchaient de me mettre en mouvement, mon combat contre la misère devenait un combat spirituel pour accueillir Jésus dans ma vie.
Je réalise aujourd’hui qu’il est bon de regarder en arrière et de me poser la question : « Qu’est-ce que je cherche ? » Et oui, je cherchais quoi au juste ? Je cherchais la paix intérieure, j’en avais marre d’être en errance et d’être toujours dans mon désert.
C’est pourquoi Jésus, je veux te rendre grâce pour tous les bienfaits que tu m’accordes. Si l’écriture est la source, les rencontres qui suivirent et qui continuent aujourd’hui font partie de mon chemin spirituel.
Je suis attaché à ta croix Jésus, elle est source de bonté, de paix, d’amour et surtout de pardon. La pauvreté, l’exclusion, m’ont fait souffrir mais, n’est-ce pas grâce à cela que j’ai découvert les richesses profondes de mon prochain et ainsi ton Amour Jésus ?
Répéter Jésus est amour, qu’il faut le prier, c’est vrai, mais ça ne suffit pas, vivre sur un chemin spirituel est un combat de tous les jours contre les tentations, les agressions de toutes sortes qui peuvent amener à un changement de comportement. Pour vivre mon chemin spirituel, en étant plus près de Toi, Seigneur, je dois y mettre des actes, me donner entièrement, m’ouvrir à l’autre en toute sincérité, le voir comme une chance.
Dieu rentre dans nos vies de manière imprévue, c’est ce qui s’est passé pour moi. Devant le Marcel pas facile, alcoolique, Jésus m’a envoyé des « Samaritaines », sa miséricorde a fait le reste. Aujourd’hui je continue, grâce à son amour, à me rendre disponible aux autres, c’est ma potion pour vivre mon chemin spirituel.
Malgré les insuffisances, les dégringolades et les remontées pénibles, pour moi, aujourd’hui ma foi est comme un vent puissant qui me pousse dans des directions où je ne pensais pas aller. Je réalise que ma vie de foi et ma vie tout court sont incrustées l’une dans l’autre, mais c’est quand même ma vie de foi qui dirige mes actes. Mais pour ce faire, pour que ma foi soit vivante auprès de mes sœurs et frères, je dois me laisser interpeller par la souffrance des autres, accepter d’être bousculé dans mon quotidien.
La souffrance n’est pas que celle que nos yeux voient mais celle aussi, invisible des personnes qui attendent des mains tendues dans l’espérance d’une délivrance.
Vivre ma foi dans l’amour de Jésus c’est rencontrer l’autre avec tout mon être, cœur et esprit, en posant des gestes de fraternité, ne pas demander à Dieu de faire le boulot à ma place, juste lui demander à travers la prière, de m’accompagner pour accomplir sa volonté, c’est cela la foi vivante, c’est un peu le raisonnement du Père Joseph : « Ne pas faire pour les pauvres mais faire avec eux ».
Dans l’Évangile, il est dit : « Aime ton prochain comme toi-même ». Si tu ne t’aimes pas toi-même comment peux-tu aimer ton frère ? Pour ce faire, il faut se libérer de tout ce qui encombre notre cœur pour laisser entrer l’amour du Christ, c’est grâce cela que l’on devient libre et que l’on peut passer de la haine à l’amour.
Rien ne se fait sans l’aide de Jésus, je réalise qu’il a fait germer en moi la vie, à travers une foi vivante. Aujourd’hui il est mon guide sur mon chemin, grâce à son Évangile.
Merci Seigneur !
Marcel, 31 octobre 2023