Texte de Marcel Le Hir – Le passage de l’ombre à la lumière
Hier je vivais dans un autre monde, un monde de violence, de misère, d’alcool, de souffrance. Ce climat malsain que j’acceptais, où je m’enlisais, ne connaissant que ce monde, on aurait pu y inscrire ces mots : « Ni Dieu, ni maître ».
Égarés dans ce monde de conflits, de ruptures, abandonnés à la laideur, à la souffrance, il n’y a pas de printemps, rien que l’hiver, des cœurs froids et désespérés. Voilà ce qui m’entourait.
Comment s’en sortir ? D’abord, pourquoi faire ? Pour aller où ? Bien des fois j’ai essayé de trouver le bonheur, j’ai cherché longtemps le passage pour une vie meilleure, mais le vertige des abîmes m’entraînait toujours plus profond. La volonté, est-ce suffisant ? Je dirais que non ! Le futur reste insaisissable, il n’est même pas à votre portée, l’épuisement s’installe.
Quand on se sent exclu, on ne fait plus confiance à personne, même à soi-même. On s’installe dans une solitude, on se mure dans le silence. J’étais otage de moi-même, cela devenait même mon bien être.
Aujourd’hui je réalise que j’ai dû toucher le fond pour entendre une voix parmi tant d’autres : « Tu peux t’en sortir ». C’était la clé pour ouvrir le passage, sortir de ce néant pour me libérer. Beaucoup d’énergie m’a été nécessaire, et grâce aux paroles d’espérance de ceux qui m’ont tendu la main, j’ai eu la force de m’en sortir.
A travers ces mains tendues, j’ai découvert un autre monde, une autre planète, une source de bien-être. Elles m’ont fait rencontrer une autre pauvreté, celle de Jésus. Une pauvreté faîte d’amour spirituel et d’amitié.
Alors, j’ai commencé un salvateur voyage en compagnie de Jésus. J’ai dû aller me visiter intérieurement pour découvrir ce qui était enfoui au plus profond de moi, mes naufrages, pour qu’ils deviennent une force spirituelle. Seul Jésus pouvait m’aider dans cette démarche.
J’ai dû sortir de mes habitudes, avoir un langage vrai, franc, quand on transpire la misère, la souffrance, quand celle-ci vous ronge de l’intérieur on n’avance pas, on ne voit quelle, elle vous gangrène la vie. Le Seigneur s’est approché de moi en pauvreté pour me faire comprendre que Lui aussi fréquentait les lieux de souffrance, qu’Il était un Dieu d’humanité.
Je ne suis pas resté sourd à tes messages Jésus, je me suis levé, je suis sorti de ma bulle pour aller rencontrer mes sœurs, mes frères qui plient sous le poids de la misère. Ta générosité Seigneur m’a mis en appétit. La foi qui m’anime, l’amour que tu mets en moi me libèrent et m’incitent à rencontrer l’autre.
Seigneur, tu entonnes au fond de mon cœur le chant de la vie que j’essaie de transmettre autour de moi. Pour mieux te connaître, mieux te prier j’ai rejoint, il y a quelques années, le jardin de La Pierre d’Angle, c’est là que l’on sème la bonne graine de ton Évangile car la terre est bonne et donne du bon fruit. Tu as fait de moi Jésus quelqu’un qui aime les visages. L’enseignement des épreuves passées m’a fait connaître l’intérieur de mon corps, de mon esprit, je ne voyais que l’extérieur de ce corps abîmé. En te rencontrant Seigneur, j’ai trouvé une médecine spirituelle : ton Amour.
Ce Jésus découvert à La Pierre d’Angle allait faire son œuvre, un travail de libération, de renaissance, me permettant de transformer mes épreuves passées en une paix intérieure faite d’amour et d’espérance.
Oui le Seigneur est venu souffler à l’oreille de mon cœur : « Lève-toi et marche »
Dans ma vie de tous les jours, Jésus me donne des missions, missions parfois difficiles qui demandent persévérance, patience, écoute, d’avoir une parole qui réconforte, reconstruit, procure une joie intérieure qui parfois guérit. Des fois, mon cœur est en alerte pour différentes raisons et Toi, Seigneur, tu te manifestes avec discrétion pour me redonner de la force.
Comme je le disais plus haut, Jésus est un Dieu de compassion qui fréquente les lieux de souffrance car c’est un Dieu de pauvreté, un Dieu qui vient faire de nos êtres les fondations de la fraternité. J’aurais envie de dire à ceux qui souffrent à travers leur précarité : « Si la vie te semble absurde, que tu es déçu par trop de choses, trop de gens, que tu ne comprends pas pourquoi, si les autres te regardent avec reproche, car tu vis dans la pauvreté, n’y porte pas attention, dis-toi que la vie est espoir. Quand tu rencontres le frère, ose lui dire : « J’ai besoin de toi ». Pense au Christ souffrant sur la Croix, et accroche-toi, c’est Lui l’espérance.
Ensemencés de ton Amour Jésus, de quoi aurions-nous peur ?
Tous les ans, il y a la journée du patrimoine. Chacun de nous est un patrimoine par son histoire. Prenons le temps d’aller nous visiter les uns et les autres pour découvrir nos richesses. Le passé, Dieu le pardonne, l’avenir Dieu le donne, merci Seigneur !
Marcel, le 23 mai 2023