Texte de Marcel Le Hir – Le carême, chemin vers Pâques
Le carême c’est se préparer à accueillir le Ressuscité, cette renaissance qui est la lumière de Pâques.
Cela me fait penser aux parents qui se préparent à accueillir le nouveau-né, tout est mis en œuvre pour que ce bébé soit une merveille de la vie.
Le chemin vers Pâques c’est aussi mieux comprendre et surtout admettre que Celui qui était mort est ressuscité. Tout au long de ces quarante jours portons un regard de vérité sur notre vie. Quel sens donnons-nous à celle-ci en tant qu’humain et bien sûr à notre vie de chrétien. Sommes-nous capables de nous unir pour rendre vivante cette fête de Pâques car elle est notre libération ? Pour aller vers Pâques, n’est-ce pas le moment de quitter notre bulle du train-train quotidien, d’accepter l’inconnu, l’inattendu, dans la rencontre de ce Jésus d’amour qui va nous faire entrer en liberté ? Oui entrer en liberté c’est accepter de se transformer et croire en la résurrection de Jésus.
Il est important de mettre à profit ce temps comme si c’était une retraite pour enrichir notre désert intérieur, une purification de notre cœur par cette nourriture spirituelle que nous transmet l’Evangile.
Notre monde est cerné de violence qui alimente nos peurs, nos angoisses et nos doutes, mais dans l’obscurité les paroles du Christ éclairent notre cœur.
« Je suis avec vous tous les jours » : Jésus est un abri sûr, il est toujours prêt à nous aider dans notre vie.
Jésus ne nous retient pas, bien au contraire, il nous délie pour nous laisser aller vers une vraie renaissance vers Pâques.
On pourrait se dire : tous les ans, c’est la même chose, mais ce n’est pas vrai. Plus nous avançons dans le temps, plus nous devons mûrir, approfondir notre foi pour mieux connaître Jésus. Chaque année ne doit pas être répétitive, mais plutôt une piqûre de rappel pour nous dire que l’histoire de Jésus est authentique, qu’elle fait partie de notre vie et que son Evangile est toujours d’actualité.
Aujourd’hui il y a des gens qui ressuscitent de leur mal-être parce qu’ils ont fait des rencontres bienfaitrices, faites d’amour. Pendant ce temps de carême je me dis que si je réussis à aider une seule personne à vivre mieux, c’est aussi ça le chemin vers Pâques.
Pendant cette montée vers Pâques qui est lumière de la vie, Jésus nous invite à méditer, à enrichir notre vie spirituelle par la prière, à voir l’autre avec les yeux du cœur à travers son amour.
Mettre à profit ce temps de carême, c’est me demander comment me projeter vers mon prochain le plus faible, ignoré voire rejeté, pour que chacune de mes rencontres soit plus vraie, plus fraternelle. Croire dans le frère, c’est croire en l’espérance de la Résurrection. Croire sans voir, ce n’est pas demander à Jésus de nous faire « voir ses mains et son côté », c’est pareil pour le frère rejeté, il y a des souffrances qui ne se voient pas et pourtant, elles sont bien réelles. Il y a des frères qui peinent sous le poids d’une croix.
Jésus est poussé au désert, confronté à la tentation, Il a le choix de dire oui ou non !. Nous aussi, nous avons à faire notre examen de conscience, des fois notre vie est en léthargie, notre esprit et notre cœur restent clos car devant les problèmes nous sommes parfois impuissants, alors on n’entend plus les cris et les appels du prochain.
Ce temps de Carême est important pour essayer de comprendre le miracle de Pâques, le tombeau vide, Jésus est parti, il a fait de la mort un terreau fertile pour y faire germer la vie, ensemencer l’avenir et faire fleurir la liberté.
Marie-Madeleine prend Jésus pour le jardinier, elle ne le reconnait pas, mais Jésus n’est pas un jardinier ordinaire, il nous prépare à ensemencer en abondance son amour. Pour nous chrétiens la source c’est le baptême. Nous recevons la vie de Dieu, nous sommes greffés sur Lui, fortifiés par la parole de l’Evangile. Boire à la sève de cet Evangile, c’est s’ouvrir à l’espérance dans l’amour de Jésus. Cet amour qui guérit et réconforte quand nous tombons en chemin ou blessons nos frères. Dans l’errance de notre vie chacun est à même d’éclairer le chemin du frère.
Alors, pendant ce chemin vers Pâques, méditons cette phrase : Tu m’as accueilli tel que j’étais, aide-moi à transmettre ton amour aux autres. L’amour de Jésus nous amène à l’éclosion pascale, la lumière et la paix éternelles
Marcel, le 8 mars 2023