Séjour en IRAK effectué en février 2001 à l’initiative du groupe SHF
Notes de voyage J. P. Raulin
C’est un plaisir ce jour de me remémorer le voyage en Irak et de reprendre les notes de voyage. Ceci pour de nombreuses raisons. Les liens entre notre paroisse et la communauté de Bagdad, animée par le Père Beulay, n’avaient cessés de se renforcer au cours des années. L’Irak, du fait de mon éducation judéo-chrétienne, représentait pour moi le berceau de la civilisation, le pays d’Abraham et des premiers prophètes, le lieu d’origine du monothéisme. Et puis, il y avait ce conflit majeur entre ce pays et le reste du monde industrialisé, centré sur le pétrole, bien sûr, mais qui posait de multiples questions sociologiques, religieuses, politiques et culturelles. J’avais très envie de me rendre sur place pour regarder, questionner et essayer de comprendre.
Invités par le père Carme Robert Beulay, Professeur de théologie et Nadira Khayat, théologienne, nous sommes trois à effectuer le voyage : Myriam Cruls. J. P. Raulin, Jérémie Bosse Platière.
Nous avons un double objectif officieux :
- Renforcer les liens entre la paroisse St Augustin de Rennes et la communauté de laïcs qui gravite autour du couvent des Carmes, à Bagdad.
- Rendre compte de la situation sanitaire en Irak, après 10 ans d’embargo, auprès de l’association humanitaire des médecins rennais « Le Pélican ».
La genèse de ce voyage remonte à 2 ans (1999) avec la venue à Rennes du Père Carme R Beulay, théologien, qui vit à Bagdad depuis 45 ans.
Invité par Michel Nazarenko, il est reçu par le groupe solidarité de St Augustin.
Nous sympathisons immédiatement avec lui et sa secrétaire accompagnatrice, Nadira, laïque consacrée, théologienne également, qui participe à ses voyages et conférences. L’idée nous vient petit à petit d’intensifier nos relations avec le couvent du Père Beulay, couvent qui tient quasiment lieu de paroisse à tous les habitants du quartier. Tout d’abord par une correspondance, des échanges liturgiques, avant d’envisager, pourquoi pas, un séjour de quelques personnes en IRAK.
Du fait de la guerre et de l’embargo, ce projet parait un peu utopique. Au début, 5 personnes sont partantes, bientôt réduites à deux, Myriam et Jean Pierre, pour des raisons professionnelles ou financières. Jérémie, étudiant à Toulouse, (fils de Paul Bosse Platière, ancien journaliste à Ouest France, diacre à St Augustin), se montre également intéressé et se joint aux candidats.
Une demande est donc adressée au Père Beulay pour qu’il sollicite des visas. Il n’est en effet pas possible d’entrer dans ce pays sans une demande personnelle, motivée, des autochtones. Cette demande est donc effectuée auprès du ministère des cultes. En effet, pour faciliter les démarches administratives, nous sommes censés appartenir à la communauté Carmélitaine laïque et nous nous rendons à Bagdad pour préparer un colloque religieux.
En attendant un éventuel départ, un programme de travail est préparé. Afin d’enrichir nos relations avec la communauté de Bagdad, plusieurs projets sont envisagés : échanges entre les enfants d’âge scolaire sous forme de dessins, de lettres et de chants, recueil de dons pendant la période de Noël pour aider les familles démunies, préparation d’un colloque en mai 2001 sur la prière du cœur.
Par ailleurs, avec l’association médicale humanitaire, nous fixons comme objectif de visiter les hôpitaux et les centres de soins, de faire un rapport sur l’état sanitaire et d’évaluer les possibilités d’aide éventuelle.
Nous avons attendu et espéré ce voyage pendant près d’un an. Après un premier refus de visa, une deuxième demande, effectuée par le père R.Beulay est acceptée, au titre de la ‘’fraternité Carmélitaine laïque’’, par le ministère des cultes de Bagdad.
C’est décidé, nous partons.
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