Chers amis,
Que la paix soit avec vous !
Dans les Églises orientales, qu’elles soient catholiques ou orthodoxes, ce dimanche (jour de l’octave de Pâques) est dit « dimanche de Thomas ». C’est pour mettre en relief cette situation paradoxale d’une âme à la fois incrédule et profondément croyante. Une situation qui, souvent, est la nôtre.
Mais « nous marchons par la foi et non par la claire vision » (2 Co 5,7). Dans un monde où seules les apparences attirent, peut-on toujours avoir la foi, lorsque celles-ci ne semblent plus la réalité que nous avons cru comprendre ?
La télévision s’allume. C’est encore des mauvaises nouvelles. Le nombre d’infection et de décès étonne toujours et reste décourageant. Dans un si peu de temps, l’avenir semble hypothéqué. Pourtant les fleurs ne sont pas encore fanées, elles viennent même de commencer leur floraison il n’y a pas longtemps. Le soleil brille de plus en plus, au fur et à mesure que le « nombre d’heures » de la « lumière du jour » augmente. Mais derrière tout cela se cache une atmosphère de sanglots et de gémissements d’une humanité en souffrance. Il fait beau et le temps pose une tentation pour une sortie agréable. Mais on ne peut pas. La liturgie de l’église, qui s’insère dans le mystère du temps, avait fêté Noël, voici presque quatre mois, en inaugurant l’éclosion de la Lumière (du Christ) sur le monde. Une lumière qui n’a qu’à s’intensifier au cours l’année. Le printemps et l’été annoncent symboliquement, avec des jours plus lumineux, la « triomphe de cette Lumière » que la Pâque accomplit de manière liturgique et spirituelle. Mais voilà que la nuit semble tomber en plein journée. Parmi ces contradictions, peut-on toujours garder la foi ?
Oui ! nous dit ce dimanche de la Miséricorde.
Car « nous marchons par la foi et non par la vue ! » Qui continuera à croire même quand toutes indications contredisent la promesse que l’on avait reçue ? Quelle « naïveté » ! Toutefois, c’est grâce à elle, cette « naïveté », que nous tous, enfants de Dieu, nous réclamons aujourd’hui de croyants. Car « heureux ceux qui croient sans avoir vu », heureux ceux qui comprennent sans avoir tout compris en temps si éprouvants. C’est l’assentiment de la foi, le type qui change tout, et qui relève d’une autre forme de raison. On connaît l’ancien dicton de Saint Augustin : « Credo ut intelligam ! » (« Je crois afin de comprendre ! »). Et c’est grâce à cette « foi qui a bien plus de prix que l’or et pourtant vérifiée par le feu » (1 P 1,7).
Nous cherchons souvent des signes. Signes qui s’accordent avec notre nature corporelle. Mais nous sommes plus que des êtres corporels. Nous avons toujours en nous et autour de nous bien des signes qui indiquent que nous sommes faits d’une autre sève. Que, citoyens d’une autre patrie « réservée dans les cieux », nous sommes faits « pour un héritage qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure » (1 P 1,4). Héritage qui, déjà ici-bas, nous aide à franchir les sentiments de peur, d’angoisse, de tristesse, d’impuissance, de découragement, etc.
Prions surtout pour les femmes actuellement enceintes qui (comme l’a évoqué le Pape François ce vendredi matin) s’inquiètent et se posent la question : Dans quel monde vivra mon enfant ? Une question importante qui révèle sans doute une angoisse sous-jacente, banale. Dans l’esprit d’encouragement, le Pape ajoutait : Leurs enfants vivront dans un monde différent, « mais que le Seigneur aimera tout autant ». Une réponse si belle et digne de l’attitude de foi que le message d’aujourd’hui rend évidente : « nous marchons par la foi et non par la claire vision ».
Oui, le monde peut « tomber en ruine », l’humanité a beau sembler en voie de disparition. La miséricorde divine ne nous a pas encore abandonné. Sainte Faustine Kowalska n’avait-elle pas raison de demander l’instauration de la fête de Divine miséricorde le dimanche après Pâques ? Car elle avait bien senti à quel point l’humanité blessée a toujours besoin de s’accrocher à sa source, le Christ, en vivant sans cesse la phrase : « Jésus, j’ai confiance en toi. »
Ne pas perdre la confiance. C’est bien là le caractère essentiel de cette foi qui croit sans avoir vu. C’est bien là le défi constant et actuel. L’un des signes de son authenticité, c’est que : quelles que soit les vicissitudes et les contradictions de vie que nous éprouvons, le Christ se tient encore quelque part au milieu de nous et en nous, avec la voix douce de son Esprit, il nous offre quelque chose que le monde ne peut donner, en soufflant sur nos cœurs lourds : « La paix soit avec vous ! »
Bon dimanche de la miséricorde ! Bonne continuation du confinement !! Bon espoir de dé-confinement vers le 11 mai !!! En union de prières.
Bien fraternellement dans le Christ,
Dominic +
NB :
Vendredi 16 mai, 20h00
Soirée au cours de laquelle nous évoquerons ce qui nous a marqués dans l'histoire du pape François et particulièrement durant ses douze années de Pontificat, du 13 mars 2013 au 21 avril 2025.
église Saint Augustin de Rennes, Rennes
5 et 17 mai
Atelier biblique au temple en compagnie du pasteur Hervé Stücker, sur le thème des rencontres avec Jésus.
Temple de l'église Protestante Unie de Rennes, Rennes
Dimanche 25 mai, 13h30
Le repas partagé prévu le dimanche 1er juin, aura lieu dim 25 mai. A 13H30, se tiendra une rencontre paroissiale pour exposer le Projet Pastoral Missionnaire, sur 3 ans, de sept 2025 à sept 2028.
église Saint Augustin de Rennes, Rennes
