Oujda
À moi, Hugues, Hugues, Hugues |
Chers amis,
Quelques nouvelles de l’Accueil Migrants Oujda en cette période si étrange de confinement.
Tout le monde a la maison !
Nous sommes confrontés comme vous à la crise engendrée par l’épidémie de coronavirus. Le Maroc s’adapte avec son lot de mesures de prévention. Nous essayons de faire face en ajustant nos activités à Oujda. Les jeunes ont cessé toute activité à l’extérieur et sont confinés à l’église (45 personnes à l’église et 7 personnes à l’appartement de la médina. Notre équipe fonctionne en format réduit (2 co-pilotes, 2 médecins, 2 religieuses espagnoles et 1 volontaire française + nos 2 maitres de maison maliens. Le reste de l’équipe reste à la maison. Nous inventons un programme pour occuper les jeunes en essayant d’abord de maintenir le programme de soutien scolaire et d’alphabétisation avec des outils pédagogiques envoyés par internet par notre coordinatrice, ancienne directrice d’école.
Accueil des urgences
Toutes les associations d’Oujda ont fermé leurs portes. Nous sommes le seul lieu qui continue un accueil d’urgence pour les nouveaux arrivés avec un protocole strict et des espaces dédiés pour ne pas mettre en contact les nouveaux arrivés avec les résidents de la maison.
Difficile d’avoir de la visibilité pour la suite mais nous anticipons des moments difficiles pour tous les migrants qui sont déjà extrêmement vulnérables et ne peuvent plus trouver de petits boulots (même pas la mendicité) et peut-être ne pourront bientôt plus circuler pour aller retrouver leurs camarades dans d’autres villes. Nous soutenons matériellement avec des paniers alimentaires les jeunes sous notre responsabilité en formation professionnelle qui habitent à l’extérieur de l’église et aussi plusieurs familles migrantes avec des enfants. Nous nous préparons à accueillir durablement des migrants qui resteraient sans solution, bloqués à Oujda.
Continuer à inventer une solidarité quand les sollicitations se multiplient…
Cette nouvelle organisation et ces contraintes supplémentaires vont engendrer des coûts non prévus. A la fois pour adapter les locaux (achats de matelas et draps, masques, désinfectants et gels hydroalcoliques…) mais aussi pour nourrir des personnes qui se retrouvent complètement sans ressources, nouveaux arrivés à l’église ou bloqués dans leur logement sans l’appui habituel de leurs petits boulots ou d’associations.
Merci de ne pas nous oublier si vous voyez possible un soutien. Ces populations déjà parmi les plus fragiles vont se retrouver très exposées, surtout si la maladie se déploie parmi elles, dans un environnement où le système de santé au Maroc aura beaucoup de mal à faire face. Nous voulons rester un espace d’accueil et d’humanité, de fraternité, dans la limite de ce qui nous sera possible.
Fraternellement
Antoine