2iem dimanche de l’Avent
L’avertissement est assez fort : Dieu est tellement capable de tout faire, qu’il peut faire surgir des enfants à Abraham à partir des pierres. Choses non vivantes ! N’oublions pas que c’est le même Dieu qui a tout créé à partir du néant. L’hommen’a pas encore pu fabriquer une seule cellule vivante. Dieu est capable de se passer de tous ceux qui se croient indispensables et d’élever pour lui, de n’importe où et de n’importe quelle manière qu’il choisit, des filles et des fils qui le loueront avec humilité et obéissance. Des fils et des filles qui, contre l’orgueil et l’égoïsme, choisiront ce qui fait la paix et l’unité de tous. Des filles et des fils qui s’ouvriront à tous, sans jamais juger personne. Oui, fils et filles qui « n’ignorent pas dans le concret ce qu’ils respectent dans l’abstrait ». C’est-à-dire fils et filles qui, au-delà de toute hypocrisie, accueilleront véritablement,dans la pratique et pas seulement en paroles, chacun, et laisseront chacun exister tel qu’il est, y compris les plus jeunes. Car l’esprit du Christ, c’est celui qui « jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays ». C’est l’esprit qui aura « souci du faible et du pauvre ». Le même qui saura écouter l’injonction de Paul : « Accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis… »
C’en est assez pour dire aux pharisiens – gens réputés de leurs orgueil et égoïsme dissimulés par l’hypocrisie de fausse religion et de rapport intégriste avec la tradition – que l’essentiel ne se trouve ni dans un « héritage humain » ni dans une descendance charnelle. L’essentiel c’est Dieu, c’est son esprit, qui fait la paix et l’unité : dans l’individu, la vie en couple, la communauté de personnes. Unité de toute la création, à telle enseigne que les éléments et les créatures qui, par nature, ne sont pas compatibles cohabiteront dans la fraternité et la solidarité. Comment le loup habitera-t-il avec l’agneau, ou lechevreau se couchera-t-il près du léopard sans se faire bouffer, etc. ? La seule réalité qui rend possible ce paradis rêvé, c’est l’esprit du Christ : l’esprit de sagesse, d’humilité, d’obéissance, de douceur. La réalité contraire qui détruira volontiers(comme elle l’a toujours fait depuis le « Jardin d’Éden ») un tel paradis de l’harmonie de tous, c’est l’idolâtrie de l’égoïsme et de l’orgueil : « vouloir être Dieu sans Dieu », comme le dira Maurice Blondel.
C’est le péché des pharisiens : jouer Dieu ou prendre la place de Dieu, tout en croyant rendre service à un Dieu qu’ils ont supprimé, du coup, par l’idolâtrie d’« attachement aveugle » à la tradition. Oui ! l’idolâtrie de « façon de faire ». Quand la logique principale est : « On a toujours fait comme ça », même si l’on y manque de la sensibilité à celles et ceux qui sont différents, on s’en fiche. On s’accroche si excessivement à un passé, à une « forme de faire », à une chose, que l’on y devientimpitoyable et on s’y transforme en « petits juges » par rapport aux autres qui ne sont pas comme nous. La « tradition » en question devient, pour la personne, même sans le savoir, un absolu, un « totem », un « fétiche », un « dieu ». C’est la perte du sens, de l’essentiel : l’esprit du Christ, le sens même du culte de Dieu, l’esprit qui ouvre l’homme « fermé sur soi » à tous. À partir du moment où l’esprit d’humilité et d’obéissance est perdu dans la vision du monde, de l’Église, de la société, de l’homme, etc., la charité y disparaît. Et puisque la nature abhorre le vide, c’est plutôt un certain « militantisme bien-pensant » qui prend le relai. On n’y est plus loin de l’égoïsme et de l’orgueil : « l’idolâtrie de soi ». Tout cela hypothèque la vraie liberté de l’homme et détruit l’unité et la paix. Mais c’est tout ce que le Christ vient guérir avec sa naissance dans la chair de l’humanité. Demandons-lui donc la grâce de continuer de toucher cette nature humaine si dure. Dominic +
L’avertissement est assez fort : Dieu est tellement capable de tout faire, qu’il peut faire surgir des enfants à Abraham à partir des pierres. Choses non vivantes ! N’oublions pas que c’est le même Dieu qui a tout créé à partir du néant. L’homme n’a pas encore pu fabriquer une seule cellule vivante. Dieu est capable de se passer de tous ceux qui se croient indispensables et d’élever pour lui, de n’importe où et de n’importe quelle manière qu’il choisit, des filles et des fils qui le loueront avec humilité et obéissance. Des fils et des filles qui, contre l’orgueil et l’égoïsme, choisiront ce qui fait la paix et l’unité de tous. Des filles et des fils qui s’ouvriront à tous, sans jamaisjuger personne. Oui, fils et filles qui « n’ignorent pas dans le concret ce qu’ils respectent dans l’abstrait ». C’est-à-dire fils et filles qui, au-delà de toute hypocrisie, accueilleront véritablement, dans la pratique et pas seulement en paroles, chacun, et laisseront chacun exister tel qu’il est, y compris les plus jeunes. Car l’esprit du Christ, c’est celui qui « jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays ». C’est l’esprit qui aura « souci du faible et du pauvre ». Le même qui saura écouter l’injonction de Paul : « Accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis… »
C’en est assez pour dire aux pharisiens – gens connus pour leurs orgueil et égoïsme dissimulés par l’hypocrisie de fausse religion et de rapport intégriste avec la tradition – que l’essentiel ne se trouve ni dans un « héritage humain » ni dans une descendance charnelle. L’essentiel c’est Dieu, c’est son esprit, qui fait la paix et l’unité : dans l’individu, la vie en couple, la communauté de personnes. Unité de toute la création, à tel point que les éléments et les créatures qui, par nature, ne sont pas compatibles cohabiteront dans la fraternité et la solidarité. Comment le loup habitera-t-il avec l’agneau, ou le chevreau se couchera-t-il près du léopard sans se faire bouffer, etc. ? La seule réalité qui rend possible ce paradis rêvé, c’est l’esprit du Christ : l’esprit de sagesse, d’humilité, d’obéissance, de douceur. La réalité contraire qui détruira volontiers (comme elle l’a toujours fait depuis le « Jardin d’Éden ») un tel paradis de l’harmonie de tous, c’est l’idolâtrie, fruit de l’égoïsme et de l’orgueil : « vouloir être Dieu sans Dieu », comme le dira Maurice Blondel.
C’est le péché des pharisiens : jouer Dieu ou prendre la place de Dieu, tout en croyant rendre service à un Dieu qu’ils ont supprimé, du coup, par l’idolâtrie d’« attachement aveugle » à la tradition. Oui ! L’idolâtrie de « façons de faire ». Quand la logique principale est : « On a toujours fait comme ça », même si l’on manque de sensibilité à l’égard de celles et ceux qui sont différents, on s’en fiche. On s’accroche si excessivement à un passé, à une « forme de faire », à une chose, que l’on en devient impitoyable et qu’on se transforme en « petits juges » par rapport aux autres qui ne sont pas comme nous. La « tradition » en question devient, pour la personne, même sans le savoir, un absolu, un « totem », un « fétiche », un « dieu ». C’est la perte du sens, de l’essentiel : la perte de l’esprit du Christ, le sens même du culte de Dieu, l’esprit qui ouvre l’homme « fermé sur soi » à tous. À partir du moment où l’esprit d’humilité et d’obéissance est perdu dans la vision du monde, de l’Église, de la société, de l’homme, etc., la charité y disparaît. Et puisque la nature abhorre le vide, c’est plutôt un certain « militantisme bien-pensant » qui prend le relais, on n’est plus loin de l’égoïsme et de l’orgueil : « l’idolâtrie de soi ». Tout celahypothèque la vraie liberté de l’homme et détruit l’unité et la paix.
Mais c’est tout ce que le Christ vient guérir avec sa naissance dans la chair de l’humanité. Demandons-lui donc la grâce de continuer de toucher cette nature humaine si dure. Dominic +