Mémoire de St Au – 11/03/18
Un bâtiment qui évolue pour une communauté qui évolue
En mars 1968, le dimanche des Rameaux, St Augustin accueillait ses premiers fidèles. Cela fait maintenant 50 ans que cette église, ce bâtiment, nous accueille en tant que communauté membre de la grande Église (sainte, catholique et apostolique) ; un bâtiment si semblable à celui conçu par l’architecte rennais Jean Beauchamps et pourtant si différent de celui des origines.
Il faut s’imaginer que l’église a été construite quasiment à la campagne, en bordure du boulevard de Vitré qui à l’époque n’avait même pas de trottoir, dans un lieu qui accueillait déjà le lycée Chateaubriand, la maison des jeunes et de la culture du Grand Cordel et à proximité immédiate du campus de Beaulieu qui était encore pour partie en chantier.
Une église pas banale : pour 800 000 francs de l’époque (environ 1 M de nos €), on a construit une église qui ressemble à un hall de gare, avec une capacité d’accueil de 800 personnes (544 places assises disent les documents !) sur un terrain de 1 ha. Une « église-halle », c’est à dire avec la nef et les collatéraux à la même hauteur, séparés par 2 files de 12 colonnes-piliers, comme autant d’apôtres ou de fêtes liturgiques, et un plan rectangulaire dit « basilical » aux qualités acoustiques recherchées (du moins, en théorie !). Par souci d’économie la structure est apparente : parpaings de béton cellulaire, plafond en caisson, sol de béton brut… Aucune isolation !
Mais une architecture ne se réduit ni à son matériau ni à sa géométrie car elle trouve sens et âme dans sa destination. Dans ce bâtiment depuis un demi-siècle, le Christ nous convoque à la Prière, au Partage, et à la Parole, et nous y sommes accueillis par le Seigneur ; le Seigneur qui nous “parle“ de l’ambon, ici même, et nous “partage“ le Pain de la table eucharistique. Willy Antoons est l’artiste belge qui a imaginé cet ambon, l’autel de pierre et aussi le baptistère, maintenant inutilisé. Ce sculpteur-plasticien réalisera également les vitraux de la nef et plusieurs pièces du mobilier liturgique dont le bas-relief de la Vierge.
Dans sa dixième année, la communauté paroissiale s’offre un réaménagement de l’espace liturgique dans l’église, en donnant une forme arrondie au chœur et en mettant symboliquement l’autel en position avancée au cœur de la communauté. C’est à cette époque que les bancs qui constituaient 4 rangées bien parallèles ont été sciés en deux et disposés en cercle autour du chœur. Plus tard, en 1993, pour donner plus de lumière au chœur, 2 oculus ont été mis en place. La couleur verte de la croix date aussi de cette époque. Par la suite, bien d’autres aménagements ont été faits dans cette église, en particulier pour en faciliter l’accès et l’usage par des handicapés.
L’architecte avait conçu une “seconde“ église, sous nos pieds : à l’origine 5 salles dédiées à l’aumônerie des étudiants et deux grandes salles paroissiale avec estrade (pour l’anecdote, on y trouvait même une salle de ping-pong ouverte 24 heures sur 24 et au plus fort de la contestation étudiante, les rotatives y tournent jour et nuit !).
Avec l’émergence des différents groupes de la paroisse et le départ des aumôniers étudiants, ces salles sont progressivement réaménagées pour arriver à la configuration actuelle. C’est ainsi que la salle Mirabeau devient la salle Nazareth en 1989, et qu’un oratoire est créé sous l’église. D’autres salles sont dédies à la bibliothèque, l’aumônerie, la liturgie, la garderie des enfants pendant les messes… Un autre grand moment a été, après une longue réflexion, la construction en 1984 de la maison communautaire. : c’est un lieu de vie, d’accueil et de prière pour des jeunes désireux de préparer l’Eglise de demain.
Depuis 3 ans, nous sommes lancés dans une campagne de rénovation de toutes ces salles. C’est ainsi qu’a été créée une salle Francis Méhaignerie qui est une salle de réunion, une salle pour recevoir les familles en deuil et qui sert aussi de salle d’écoute. L’ancienne bibliothèque est en travaux pour devenir une salle pour les équipes liturgiques. D’autres salles ont reçu un bon coup de peinture et parfois les sols refaits.
Sur le mur côté rue Mirabeau, il y a un panneau sur lequel est écrit « Centre Paroissial Saint-Augustin », ce qui en toute rigueur de terme nous dit qu’en ce lieu se trouve le cœur de la paroisse mais nous désigne aussi le foyer d’où rayonne et devra rayonner cette même paroisse…
Avec tous ceux qui se sont investis d’une manière ou d’une autre dans cette église et ses annexes, Seigneur, nous te rendons grâce.