Informations pastorales 2017-18/3
Informations pastorales 2017-18. N°3.
Chers amis,
Lundi dernier, le 11 décembre, l’académicien Jean-Luc MARION terminait sa conférence sur la Laïcité ou plutôt sur la « Séparation » par une invitation adressée aux Catholiques, mais aussi au Politique. Faisant remarquer que la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » devait tenir compte des richesses et des complexités de notre société actuelle, il lui semblait important que le Politique s’adresse à certains experts afin d’honorer au mieux les mots de notre devise. Ainsi, s’interrogeant sur l’apport spécifique de la religion catholique, il disait que notre expérience de la fraternité, de la communion, pourrait être prise en compte dans les réflexions sociétales pour favoriser le Bien commun, le vivre-ensemble. C’est ce que, personnellement, j’ai entendu et reçu … avec l’interrogation à propos de notre paroisse : que faisons-nous pour vivre cette communion fraternelle afin d’en témoigner comme une manière de fraternité universelle ?
Hier soir, notre réunion mensuelle de l’Equipe Pastorale Paroissiale a pris le temps de regarder ce qui s’est vécu depuis la précédente rencontre. Et c’est assez éloquent quant à notre construction fraternelle :
– La rencontre du 11 novembre. Nous avons proposé de réfléchir sur l’articulation entre notre foi et nos engagements : comment se nourrissent-ils réciproquement ? Les échanges vrais et profonds sont, pour moi, la base de la construction d’une communauté fraternelle : nous nous édifions les uns les autres et nous édifions la communauté paroissiale.
– Le 12 novembre : le groupe David et Jonathan a proposé d’entrer en démarche synodale avec les paroissiens qui le voulaient. Notre fraternité paroissiale s’enrichit de l’ouverture aux autres. La communauté fraternelle s’édifie dans l’accueil et le partage. Accueillir et partager : une Association bien enracinée et caractéristique de saint-Au, mais aussi l’invitation à ce que la communauté paroissiale et chacun de ses membres vivent de cette dimension structurante de la fraternité.
– Le 19 novembre, la messe dominicale est animée par un étudiant … qui vient avec quelques amis, formant une petite chorale. Ces jeunes sont là, présents avec leur manière de célébrer, leur expression spirituelle. La fraternité de saint-Au a cette dimension « plastique » : elle sait s’adapter aux nouveautés, aux aspirations des jeunes générations. Et pas seulement ! Qu’on en juge par les premières célébrations du temps de l’Avent : prendre le temps d’écouter des témoignages de « Foi et lumière », de la sœur Argentierri qui rapporte la situation de l’hôpital d’Alep après une visite à ses sœurs restées là-bas. Cela façonne notre fraternité que d’écouter ensemble ces témoignages … mais cela donne à voir la fraternité vécue à ceux qui témoignent.
– Le 26 novembre, Mgr Souchu a confirmé six jeunes de la paroisse. Ce fut son dernier acte sacramentaire dans le diocèse, avant de partir pour Dax où il sera installé ce dimanche 17 décembre comme évêque. Notre fraternité de communion s’enracine dans l’Eglise, en particulier dans l’église diocésaine. Nous sommes « de saint-Au » avec notre histoire, notre mémoire, nos spécificités … mais nous savons bien que notre communion s’élargit aux dimensions de l’Eglise et devient ainsi universelle.
– Le 4 décembre, quelques paroissiens ont marché dans Rennes pour effectuer un pèlerinage sur les pas de Marcel CALLO. Une fraternité en marche … qui se construit dans les conversations que l’on tient avec l’une ou l’autre personne que l’on connaît peu. Des liens privilégiés se tissent alors que l’on chemine en présence d’un Bienheureux, expression d’un compagnonnage à la manière des pèlerins d’Emmaüs ?
– Le 13 décembre, la célébration pénitentielle communautaire a été, comme toujours, un beau moment d’écoute de la Parole de Dieu, de réflexion, de geste de demande de pardon, d’intercession et de louange. Une communauté fraternelle ne peut pas l’être sans cette dimension du pardon : malgré toutes nos bonnes volontés d’être en communion les uns avec les autres, et avec le Seigneur, nous mesurons nos limites et nos refus. Loin d’en rester à ce qui pourrait provoquer des replis sur soi ou des divisions, voilà que la Parole de Dieu nous invite au pardon, à la réconciliation, à la communion. Nous avons à témoigner d’une fraternité qui ose la réconciliation entre ses membres en réponse à l’invitation de Dieu.
Ainsi présentée, notre communauté a un beau rôle à tenir dans le monde d’aujourd’hui. C’est modeste, discret … mais le Bien fait rarement du bruit !
Cette communauté paroissiale fêtera ses 50 ans aux Rameaux 2018. D’ici là, nous aimerions faire un travail de mémoire. Et pour cela, nous avons besoin de votre concours, que vous soyez paroissiens des débuts ou plus récemment.
✓De quoi s’agit-il ? Tout simplement, nous faire part de vos souvenirs particuliers et précis : des anecdotes, des faits, des moments intenses de célébration, des situations difficiles aussi (les crises d’adolescence et de maturité existent aussi pour les corps sociaux !), des initiatives, etc.
✓Comment faire ? Rédiger pour raconter. Autrement dit, prendre son stylo ou se mettre devant son ordinateur … et faire mémoire, laisser revenir les souvenirs. (Par exemple : le décor de l’église, la mention des « curés rouges », la fondation de l’équipe pastorale paroissiale, la coresponsabilité, les appels en vue du diaconat permanent, les premiers arrivants des Boat-people, etc.)
✓Préciser la date : nous voudrions organiser la synthèse par décennies (1968-78, 78-88, etc.)
✓Envoyer vos contributions au Secrétariat avant la fin janvier, puisque nous souhaitons en faire écho lors des cinq dimanches du Carême.
✓Plus les souvenirs seront nombreux, plus la mémoire sera fidèle …
✓Il y peut-être aussi des photos, des diapos, des films, des vidéos ?
Merci d’avance !
Nous croiserons ces souvenirs avec les résultats des contributions des fraternités synodales paroissiales. Ce sera l’occasion de mesurer la continuité entre ce qui s’est vécu, ce qui se vit actuellement et ce que nous serons appelés à vivre dans les années à venir. Non pas simplement la répétition à l’identique, mais l’attention aux Signes des temps, ces indications que nous recevons de Dieu, des hommes, de nos échanges … qu’il faut discerner pour tâcher de nous orienter dans la bonne direction.
Signalons pour terminer deux événements de formation en janvier :
– Le samedi 13 janvier, 14h-17h, ici dans les locaux paroissiaux, une initiative de la Pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse : les « Samedis de la liturgie » Thème : Célébrer le Carême. Enseignement du Père Philippe Hebert, suivi d’ateliers pour les chantres-animateurs, chanteurs, instrumentistes, les membres des équipes liturgiques, de « Fleurir en Liturgie » et toutes les personnes intéressées par la liturgie…
Artisans et curieux de la liturgie : venez nombreux !
– Le samedi 20 janvier, 14h-18h, au Temple protestant, Bd de la Liberté, un après-midi biblique œcuménique.
Thème : La violence dans la Bible. Animé par le P. André WENIN, professeur d’Ancien Testament à l’Université de Louvain.
Attirés par la Parole de Dieu, allons-y nombreux !
Les fragilités sont au cœur de notre attente de la naissance du Fils de Dieu dans notre monde, un Dieu qui se rend fragile pour être reçu. Les fragilités sont partout : là où il y a de l’humanité, il y a aussi de la fragilité, donc de la vulnérabilité … et une invitation à la responsabilité à l’endroit des plus fragiles, des plus vulnérables.
Composant le bouquet liturgique ce samedi, Madeleine me disait avoir choisi quelques renoncules roses pour signifier à la fois la fragilité de la fleur et la joie de ce dimanche gaudete. Beau symbole qui exprime, à sa manière, ce que nous célébrons et ce que nous aimerions vivre !
Bonne marche dans ces derniers jours de l’Avent : qu’ils vous préparent, à tous et à chacun, le meilleur des Noëls, celui de la fraternité.
Avec mon amitiéNorbert-Marie
Curé de la Paroisse.