Informations pastorales 2017-18/1
Chers amis,
Aux Rameaux prochains, nous marquerons le 50ème anniversaire de la première célébration eucharistique dans notre paroisse. Nous voulons aussi faire de cette année un temps de réappropriation de notre mémoire afin d’en alimenter notre présent et d’inscrire notre avenir dans l’identité de Saint-Au. La réflexion menée lors de la rentrée de l’équipe pastorale paroissiale a insisté sur la « diaconie » qui semble être la spécificité de notre paroisse. Ce mot « diaconie » n’est pas très connu en dehors des cercles ecclésiaux. Il combine le service, la solidarité, la charité … mais il ne peut vraiment se comprendre qu’articulé avec les deux autres notions fondamentales de l’Eglise : la liturgie et la catéchèse. Le P. Henri Chesnel, vicaire général, nous le rappelait en citant Benoît XVI :
La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche: annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), célébration des Sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer.
La diaconie, à Saint-Au, a pris des formes appropriées en réponse aux situations humaines difficiles (par exemple, « Accueillir et partager » est née au moment de l’arrivée des Boat-people !) et elle a généré une culture de l’appel en faveur de l’engagement, qui s’est manifestée particulièrement dans l’appel et l’ordination de diacres permanents. Nous nous sommes interrogés sur les situations nouvelles où la diaconie interpelle et appelle. Et voilà le tableau que nous brossons : « La solitude est présente dans toutes les générations. Les addictions, la dépendance à l’immédiat, à la consommation (en contradiction avec la sobriété heureuse), la désespérance, l’anxiété des jeunes quant à leur avenir, leur peu d’envie d’engendrer une descendance, les réfugiés, les demandeurs d’asile qui sont refusés par le monde occidental, le monde agricole … sont des formes nouvelles de pauvreté. » Même si nous n’avons pas les solutions à tous les problèmes, nous pouvons répondre modestement :
– Invitations pour un déjeuner, une ballade … pour rompre les solitudes.
– Penser à motiver pour des actions précises … peu sont disponibles sur le long terme.
– Faire de la place aux jeunes générations … en sortant de l’entre-soi !
– Témoigner pour donner confiance à ceux qui veulent se lancer mais sont timides ; être déclencheur pour favoriser le premier pas, vers l’engagement dans l’esprit de la diaconie.
– L’action paroissiale dans le quartier est à privilégier ; cela favorise l’implantation locale.
Lors du weekend de rentrée paroissiale, les 30 septembre et 1er octobre, nous exposerons les panneaux présentant chacun des groupes qui travaillent dans la paroisse. Pour reprendre la triple tâche de l’Eglise énoncée plus haut, nous pouvons remarquer l’équilibre harmonieux des 3 secteurs de la vie paroissiale :
– Liturgie (équipes, animateurs, musiciens, fleurs, sacrements, deuil, etc.) : 8 groupes.
– Diaconie (Accueillir et partager, SHF, Présence, Foi et lumière, David et Jonathan, Cercle de silence, Pierre d’angle, etc.) : 7 groupes.
– Catéchèse, formation, aumôneries, réflexion et partage : 9 groupes.
Et cela sans compter ce que chacun fait dans son activité propre ou engagé dans d’autres services et mouvements.
Il nous faudra prendre le temps de voir ce que les autres font à Saint-Au, découvrir ce qui est mis en œuvre pour répondre aux différents besoins de la paroisse, tant dans son fonctionnement interne que dans son souci de solidarité, de service et d’évangélisation. Et peut-être se sentir appelé à rejoindre tel ou tel groupe pour participer plus concrètement à l’activité paroissiale. Mais aussi, si l’on a des idées nouvelles, ne pas hésiter à en faire part, à prendre des initiatives. C’est ainsi que l’on répond aux sollicitations de l’Esprit … qui nous fait signe à travers les relations humaines et les rencontres fraternelles. L’Equipe Pastorale Paroissiale est là pour recueillir les suggestions, discerner, encourager et aider à la mise en œuvre et à la réalisation.
Nous profiterons de ce dimanche 1er octobre pour présenter les principaux accents de notre année liturgique. Ce sera à partir de 9h45, salle Nazareth. Sont invités particulièrement tous les « acteurs » liturgiques, mais aussi les paroissiens qui se sentent intéressés. Ce peut être l’occasion de se lancer dans le service liturgique …
Cette année est marquée, à la demande du pape François, par la 1ère édition de la Journée Mondiale des Pauvres. Il écrit :
Je souhaite que les communautés chrétiennes, au cours de la semaine qui précède la Journée Mondiale des Pauvres, qui cette année sera le 19 novembre, 33ème dimanche du Temps Ordinaire, œuvrent pour créer de nombreux moments de rencontre et d’amitié, de solidarité et d’aide concrète. Ils pourront, ensuite, inviter les pauvres et les volontaires à participer ensemble à l’Eucharistie de ce dimanche, en sorte que la célébration de la Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers se révèle encore plus authentique, le dimanche suivant. La royauté du Christ, en effet, émerge dans toute sa signification précisément sur le Golgotha, lorsque l’Innocent cloué sur la croix, pauvre, nu et privé de tout, incarne et révèle la plénitude de l’amour de Dieu. Son abandon complet au Père, tandis qu’il exprime sa pauvreté totale, rend évident la puissance de cet Amour, qui le ressuscite à une vie nouvelle le jour de Pâques.
Nous aurons à cœur de répondre à cette sollicitation. D’ores et déjà, elle est précédée par la célébration des 60 ans d’ATD/Quart-Monde qui se fera les 7 et 8 octobre dans notre paroisse. Nous n’oublierons pas non plus, la Journée nationale du refus de la misère, le 17 octobre. Comme l’a voulue Joseph Wresinski :
Sur le Parvis des droits de l’homme et des libertés, Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde inaugure une dalle où figure cette inscription : « Le 17 octobre 1987, des défenseurs des droits de l’homme et du citoyen de tous pays se sont rassemblés sur ce parvis. Ils ont rendu hommage aux victimes de la faim, de l’ignorance et de la violence. Ils ont affirmé leur conviction que la misère n’est pas fatale. Ils ont proclamé leur solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire. Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »
Dans cette optique, nous proposons une rencontre « spirituelle » à tous ceux qui sont engagés dans quelque démarche solidaire, diaconale … avec, auprès … ceux de nos frères qui souffrent dans leur humanité. Ce sera le samedi 11 novembre, de 10h à 13h. L’objectif est à la fois simple et ambitieux : « S’édifier les uns les autres et édifier la communauté paroissiale en partageant sur la manière dont notre foi chrétienne se trouve grandie par nos engagements de solidarité et de diaconie. » Nous adresserons une invitation précisant les modalités de cette journée. Il est important de réserver cette date pour que nous nous nourrissions réciproquement des dons que nous recevons chacun, pour le bien de la communauté tout entière. A mon sens, c’est ce qui permet à Saint-Au d’être dans la fidélité à sa nature profonde !
La réflexion synodale a reçu un excellent écho dans notre paroisse : 13 équipes qui regroupent 150 paroissiens. Le travail se fait, rencontre après rencontre, dans les fraternités synodales. Les conclusions seront remises à l’équipe pilote qui les regroupera pour les remettre au diocèse.
Afin de donner un écho à tout ce travail, nous prévoyons deux choses :
– En début 2018 : Lors de célébrations dominicales, donner un temps de parole aux membres des fraternités synodales afin d’informer le plus largement possible sur les principaux accents qui auront émané de toutes ces réflexions.
– Après la parution de la Lettre post-synodale de l’Archevêque, le dimanche 8 août, proposer un temps de présentation de ce document et voir comment il reprend les propositions que l’on aura faites.
Notre Chemin pastoral s’inscrit donc dans cette démarche diocésaine. C’est ce qui se passe parfois quand on marche sur un chemin de pèlerinage : les sentiers empruntent des chemins, des tronçons de route … L’important est de viser et d’atteindre le but que l’on s’est fixé !
A propos de pèlerinage, quelques paroissiens réfléchissent pour proposer, comme on l’a fait, il y a quelques mois, une démarche de pèlerinage. Nous avions fait Saint-Au/Le Mont Saint Michel en 7 étapes. Nous sommes en réflexion sur un programme, un itinéraire : tenez-vous prêts, amis pèlerins et marcheurs, pour cette nouvelle aventure.
Avec mon amitié
Norbert-Marie
Curé de la Paroisse.