Un parcours de maladie ou de handicap oblige à se détacher. Quand on ne peut plus faire , on doit inventer une nouvelle manière d’être , de communiquer , le rythme n’est plus le même .Il y a , pour certains, des périodes d’hospitalisations. On devient des « patients » (c’est comme ça qu’on nous appelle). On a plus de temps pour observer quand on n’a rien à faire . Mais cela peut être angoissant : la fatigue, l’attente des examens, des décisions, la peur de l’avenir . Quelle orientation de vie ? Comment les autres vont-ils nous voir ?

L’expérience d’être touché dans son autonomie fait changer le regard . On peut se replier . Mais on peut aussi avoir soif de plus de vie , de profondeur dans les relations, dans ce qui devient moins facile à vivre, avec une moindre place au milieu des autres ?

J’ai eu la chance, avec d’autres, d’aller en pèlerinage à Lourdes , peu de temps après être devenue handicapée . La , j’ai reçu la Paix et la joie en abondance , au milieu d’une foule diverse : personnes malades , en services , pèlerins , et les prêtres prédicateurs qui nous disent:Jésus , Parole de vie. Je suis revenue avec l’envie de vivre à plein, et de servir à mon tour . Ce qui me donne du plus,surtout dans les moments de moindre forme, c’est de faire partie de notre communauté, d’y être engagée, c’est de goûter les temps d’humanité partagée ,ici et à l’extérieur, c’est d’essayer de prendre plus de temps pour écouter et approfondir la Parole de Dieu .

J’ai aussi appris à connaître les personnes blessées dans leur intelligence , comme dit Jean Vanier. Elles me montrent le chemin le plus direct vers Jésus : la simplicité, la tendresse , le cœur ouvert.

A St Augustin, il y a un groupe Foi et Lumière.

Nous, avec le groupe Présence, nous essayons de vivre pleinement les relations fraternelles , et le service, avec nos « moins »(nos limites ) mais aussi avec nos « plus »,( nos charismes) . Nous recevons tellement des rencontres avec les personnes malades , handicapées , parfois désorientées.

Le Pape François nous rappelle de nous engager pour participer aux « œuvres de Miséricorde »Cela nous donne même l’audace, parfois, de devancer l’appel éventuel de personnes en situation difficile en étant attentifs à ce que vit notre entourage . Nos visites deviennent alors des Visitations , où chacun garde sa dignité :il y a quelques jours , une personne en fauteuil roulant , totalement dépendante , nous a dit : « je compte sur vos visites , je voudrais aussi être utile. »

Dans ce chemin, nous ne sommes pas seuls, vous, membres de la communauté , vous le faites aussi autour de vous. Nous confions ces temps de vies dans la prière, dans l’Eucharistie. La célébration du sacrement des malades est un temps particulièrement fort :-pour les personnes qui le demandent , pour recevoir la force dans leurs épreuves,-c’est aussi un temps fort pour les personnes qui les accompagnent, un chemin de conversion pour tous. Nous l’appelons le sacrement de la tendresse de Dieu .Nous rendons grâce pour cette célébration de la vie, dans la difficulté certes, mais aussi dans la Paix que Dieu nous donne. Nous rendons grâce aussi pour toute la fraternité et tant d’attention vécue dans notre paroisse. Nous apprécions toutes les propositions offertes ici pour éclairer le sens de nos vies : équipes liturgiques, célébrations, homélies , groupes solidarités,services, connaissance de la Bible, groupes prières etc