Première lecture : « C’est une engeance de rebelles ! Qu’ils sachent qu’il y a un prophète au milieu d’eux ! » (Ez 2, 2-5)
Deuxième lecture : « Je mettrai ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure » (2 Co 12,7-10)
Evangile : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays » (Mc 6, 1-6)
L’évangéliste Marc concentre son annonce théologique en peu de mots.
A nous de décortiquer chaque mot, de l’écouter.
Exemple : « il ne pouvait accomplir aucun miracle.
Il guérit « seulement » quelques malades en leur imposant les mains.« …
C’est quand même bien : Guérir des malades en imposant les mains, c’est un miracle !
Marc écrit que ce ne sont pas des miracles. A cause du peu de foi des Nazaréens.
Pour que ça devienne un miracle, il faudrait donc que les contemporains de Jésus
reconnaissent dans ces guérisons l’action de Dieu.
Pourtant, tout est posé sous les yeux des habitants de Nazareth.
Mais le problème c’est qu’ils savent trop bien qui est Jésus, né à Nazareth
C’est un proche. Il est né de Marie.
On peut dire qu’on est son frère ou sa sœur, c’est à dire de la même famille.
Ils le connaissent lui le fils du charpentier, qui a repris l’entreprise de son père.
Il est devenu charpentier lui-même, celui qui construit les maisons
(pas seulement la charpente, mais en ce temps là sans doute toute la maison.)
Mais les nazaréens ne peuvent évidemment pas comprendre
à ce stade de la vie de Jésus qu’il travaille à construire un nouveau temple !
Les proches de Jésus ont le même problème que les contemporains d’Ézéchiel.
Au temps d’Ézéchiel, Israël a été vaincu par les assyriens, c’est l’exil à Babylone.
Les babyloniens ont un grand temple :leurs dieux leur ont donné des grandes victoires.
Au contraire, les hébreux en exil n’ont plus de temple, Jérusalem a été détruite :
Ils ne savent même plus où prier ! Plus de lieu où offrir les sacrifices et holocauste.
Comment croire que Dieu ose encore donner la parole au prêtre Ézéchiel,
Lui un homme si banal. Mais par Ézéchiel, Dieu révèle un « amour malgré tout ».
C’est cette Miséricorde qui leur donnent un prophète au milieu d’eux !
C’est difficile à croire : parce qu’il n’y a rien à voir !
Pas de temple, pas d’armée, pas de victoire, seulement la misère d’un peuple en exil.
Que peut-il sortir de bon d’un peuple qui n’a rien ?
C’est la même question : peut-on croire qu’il sortirait quelque chose de bon à Nazareth ?
L’apôtre Paul raconte la même difficulté.
Il a reçu la grâce de révélations extraordinaires.
Mais les corinthiens sont riches, des artisans, des commerçants, des exportateurs.
Comment pourraient-ils faire confiance à un étranger sans le sou, et qui a des soucis, Dont un gros souci qu’il appelle une écharde mais dont il ne peut pas se dépêtrer.
Mais Paul ne se désarme pas, comme Ézéchiel. Ils assument leur faiblesse.
Sans craindre pour eux-mêmes, et malgré leurs difficultés,
ils témoignent. Ils disent ce qu’ils ont à dire de la part de Dieu.
Cette proximité qu’ils ont avec Dieu dans leur faiblesse
témoigne de la bonté de Dieu pour toute l’humanité, y compris et surtout les plus faibles.
Dieu ne se révèle pas dans la force de son armée, la richesse de son temple,
ni dans la puissance de son commerce.
Sinon, il ne serait pas le sauveur de toute l’humanité !
Dieu ne peut se révéler que dans la tendresse, et dans la faiblesse.
C’est sans doute le cœur de la question évangélique : celle de l’incarnation.
Par l’incarnation de Jésus, Dieu révèle son amour pour toute notre humanité.
Pas par la puissance des miracles, pas par des démonstrations fulgurantes.
Il ne s’agit pas de voir pour croire comme Thomas, mais bien de croire pour voir.
Hier samedi, c’était la fête de saint Thomas : il veut voir pour croire.
Il veut voir les plaies de Jésus, pour pouvoir croire que celui qui est ressuscité
est bien celui qui était son ami mais qui a raté sa fin de carrière.
Difficile de voir la présence de Dieu dans ce Jésus bien faible, vaincu sur la croix.
Mais spécialement pour Thomas, Jésus ressuscité montre ses plaies
qui prouvent qu’il n’a pas cessé d’aimer, malgré tout, jusqu’au bout.
Pour Thomas aussi, et malgré les doutes de Thomas, Jésus a accepté la croix.
Dans l’Évangile de Jean, juste avant cet épisode avec Thomas,
Pierre, et le disciple que Jésus aimait, ont découvert le tombeau vide.
Simon Pierre entre dans le tombeau, et il voit (les bandelettes et le linge rangé).
Le disciple que Jésus aimait entre à son tour : « il voit et croit. »
Il ne voit pas grand-chose, rien de plus que ce que Pierre a vu. Juste un tombeau vide.
Il n’y a pas de miracle évident. D’autre diront qu’on a volé le corps. Mais lui, il croit.
Quand les habitants de Nazareth voient que Jésus guérit seulement quelques malades,
ils ne voient là aucun miracle. Ils ressentent peut-être un peu de jalousie
envers les habitants de Capharnaüm qui ont eu le droit, eux,
à quelques belles guérisons, et même la ressuscitation de la fille de Jaïre.
Ils pouvaient espérer que leur Jésus à eux se révèle enfin chez eux.
Il aurait fait Le grand prophète, comme on attend. Le nouveau prophète Élie. Le Christ !
Il aurait fait des grands miracles, il aurait massacré des centaines de faux prophètes.
Il aurait chassé les Romains.
Si leur Jésus à eux pouvait réussir dans sa profession de prophète,
on aurait pu aussi espérer quelques retombées : du prestige, du commerce !
Mais Jésus leur propose un autre chemin : plutôt que de rester une connaissance,
Jésus les invite à vivre avec lui et par lui une nouvelle naissance, une co-naissance !
Sans doute est-ce la question qui nous est posée : celle de l’incarnation aujourd’hui !
Savons nous voir la présence de Dieu dans la vie, les mots, les gestes
de ceux qui nous entourent ? Ceux qui nous sont proches :
les parents, le conjoint, les enfants, les collègues, les amis.
Parce que c’est bien ça le miracle sous nos yeux que nous ne voyons pas :
reconnaître dans un signe apparemment simple, peut-être peu visible
la Miséricorde de Dieu. Dieu qui nous aime quand même.
Ces personnes que nous connaissons et dont nous connaissons les faiblesses,
sommes-nous capables d’y reconnaître un signe fort de la présence de Dieu.
Nous sommes invités à voir le miracle de l’amour de Dieu tout puissant
à l’œuvre dans la faiblesse de celui qui est là devant nous.
Sommes-nous comme les auditeurs d’Ézéchiel :
Est-ce que nous saurons voir qu’il y a un prophète au milieu de nous ?
Je suis une personne handicapée physique de naissance, née le 15 novembre 1962.
Ordonné prêtre depuis juillet 1989, j’ai exercé mes ministères partagés entre ma mission en paroisse et auprès de plusieurs Mouvements et Services d’Église. De 2011 à 2020, j’ai vécu une première expérience à la paroisse St Augustin. Après un départ de trois ans vers sept missions, me voici nommé parmi vous, pour vous et avec vous, curé de la paroisse.
Ma vie de foi est soutenue par la source de Dieu à laquelle je puise dans la prière, la Parole de Dieu et l’eucharistie, et m’abreuve de la spiritualité de saint Charles de Foucauld. Les rencontres humaines sont également pour moi un lieu de « visitation » où je me laisse éclabousser par la présence de Jésus, en me « plongeant » dans son mystère pascal de vie, de mort et de Résurrection.
Je n’oublie pas de me mettre humblement à l’écoute du Souffle de Dieu, c’est lui qui fait l’unité de ma vie, qui m’appelle à la conversion et me titille, pour m’économiser et garder du temps pour moi.
« Je suis venu pour que les êtres humains aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »
Ce verset de Jean 10, 10 me booste, je suis un gourmet et même un passionné de vie.
Très attentionné à l’actualité de notre humanité, entre beauté et souffrance, je me définis comme un positif réaliste aimant les balades en pleine nature (accessibles, c’est mieux !), la lecture, la création artistique, la rencontre de l’autre différent de moi, l’humour, etc.
Albert Kousbe est né en 1978 à Nango au Burkina Faso.
De 1999 à 2006, il fait ses études au grand séminaire. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 2006 à Ouahigouya.
Sa devise sacerdotale est « Avec Toi Marie« .
De 2006 à 2008, il est professeur-éducateur au petit séminaire de Ouahigouya.
De 2008 à 2014, il est directeur diocésain de l’enseignement catholique de Ouahigouya.
De 2014 à 2021, il est curé de la paroisse Sainte Bernadette Soubirous de Boussou/Ouahigouya.
En septembre 2021, il est nommé prêtre auxiliaire de la paroisse Saint Augustin.
Il aime beaucoup la lecture et aller au cinéma. Il aime également jouer au football et faire de la marche.
Paul Bosse-Platière (né en 1937) est diacre depuis 1982. Marié à Brigitte ; ils ont cinq enfants et onze petits-enfants. Ancien journaliste et notamment informateur religieux à Ouest-France. Il a assuré pendant plusieurs années un service d’accompagnement spirituel.
Vincent Hallaire est diacre. Délégué diocésain à la pastorale des migrants.
Vincent Mahé a été ordonné diacre permanent le 1er mars 2020. Marié depuis 1998 avec Noëlie, il a 4 enfants.
Il est investi auprès des Collectifs du 6, rue de l’Hôtel Dieu, qui assurent une présence et un soutien auprès des personnes en grande précarité ou dans l’isolement.
Il travaille dans les laboratoires de recherche et développement d’Orange. Il est particulièrement sensible aux différentes formes d’exclusion numérique.