Vendredi Saint 25 mars 2016 - Prière de Midi

 

  • Parole de Dieu  Evangile selon St Luc : Lc 22,39-46 (Jean-Louis)
  • Temps de silence
  • Musique

 

Paroles de migrants et de bénévoles à Calais (Marité)

Ils n’osent plus sortir de peur de se faire matraquer. Migrants, calaisiens, policiers, tous victimes.
Patientez, patientez encore, c’est aussi le prix à payer pour se laver.
Les femmes subissent des violences sexuelles, 16 femmes enceintes sont repérées dans la jungle. Beaucoup préfèrent passer en Angleterre enceinte plutôt qu’avec un nourrisson.
Ce qui compte c’est de quitter la jungle, lance Dawan, une kurde. Ici la vie n’est pas difficile pour une femme, mais horrible. On a les bras qui s’allongent à force d’aller chercher de l’eau avec nos bidons.
La plupart des gens sont tristes, mais la jungle n’est qu’un point de départ. On veut passer on ne sait pas comment, peut être dans un frigo.
La personne qui arrive vivante, arrivera vivante et ceux qui mourront, mourront.
Ce qui me bouleverse le plus dit Mania, c’est l’immense solitude de tous ces gens, leur sentiment profond d’être humainement incompris et rejetés de partout.

  • Silence
  • Chant : Ta nuit sera lumière de midi
    Couplet 3 : Si tu détruis ce qui opprime l’homme,
    si tu libères ton frère enchaîné,
    la nuit de ton chemin sera lumière de midi (bis)
    Alors, de tes mains, pourra naître une source,
    la source qui fait vivre la terre de demain,
    la source qui fait vivre la terre de Dieu.

 

Voilà 5 ans que dure la guerre en Syrie (Agnès)

Les groupes intervenant dans les combats sont très nombreux.
Plus de la moitié des Syriens ont quitté leur maison. 1,5 million de personnes sont prises au piège dans les villes assiégées situées surtout au nord du pays. Dans ces zones les ravitaillements médicaux et les évacuations d’urgence ne sont presque jamais autorisés.
Les bombardements sont quotidiens et atteignent toutes les infrastructures y compris les hôpitaux. Ainsi le 15 février dernier un hôpital soutenu par MSF dans la province d’Idlib, au sud d’Alep, a été détruit à la suite de plusieurs frappes aériennes tuant 25 personnes.
Plus d’un tiers des blessés et des morts sont des femmes et des enfants, preuve que des civils et des zones civiles continuent d’être victimes d’attaques volontaires ou indiscriminées dans ce conflit brutal.
A Madaya, au nord de Damas, la capitale, où l’état de siège condamne la population à l’inanition, 49 personnes sont mortes de faim en décembre 2015 et janvier 2016 ; il n’y a plus de médecins.
Des cas de malnutrition sont rapportés dans d’autres villes du pays. Les vaccinations ne pouvant être faites régulièrement, des épidémies sont à craindre chez les enfants en particulier de rougeole.
Durant la 2ème quinzaine de février et début mars 2016 de durs combats ont eu lieu à Alep (2ème ville du pays) et dans sa banlieue. A l’heure actuelle, malgré le cessez le feu les tirs continuent. Au cœur de la ville, la population restée sur place s’organise pour que la vie reprenne son cours. Si la peur reste présente, des magasins de fortune prennent place dans les rues mais le coût de la vie est très élevé (200 euros pour 1 kg de sucre !).

  •  Silence
  • Musique
  • Parole de Dieu  Evangile selon St Luc : Lc 24,13-21 (Roger)
  • Silence
  • Chant : couplet 4 : Si tu dénonces le mal qui brise l’homme,
    si tu soutiens ton frère abandonné,
    la nuit de ton combat sera lumière de midi (bis)
    Alors, de tes yeux, pourra luire une étoile,
    l’étoile qui annonce la terre de demain,
    l’étoile qui annonce la terre de Dieu.

 

 Aller vers un vivre heureux ensemble (Béatrice)

Aller vers un vivre ensemble heureux, suppose non seulement le respect des différences, mais aussi le sens de notre commune humanité. Cultiver le goût de la fraternité et du vivre ensemble est exigeant. Cela passe par des petits gestes de la vie de tous els jours, d’ailleurs certains l’ont payé de leur vie comme Gandhi, Anouar El Sadate, Yitzak Rabin, Mgr Romero, les moines de Tibhérine sans oublier Jésus de Nazareth. Regardons en face les inégalités économiques et les injustices culturelles qu’elles peuvent engendrer. Mettons en place des espaces de rencontres et de mixité sociale où peuvent se côtoyer des gens venant d’horizons divers, des enfants, des migrants, des personnes âgées. Malheureusement, le dialogue interreligieux, en particulier avec les musulmans, est fort malmené aujourd’hui. Pourtant dialoguer ne veut pas dire faire des compromis, mais rencontrer l’autre, écouter, et aussi parler, rendre témoignage de sa foi de manière simple et existentielle. La vocation de notre communauté chrétienne aujourd’hui est de proposer des raisons de vivre qui font sens, qui sont prometteuses et qui vont plus loin que la consommation et le partage de quelques biens. Dans une société fragmentée, où des ghettos se reconstituent, nous sommes appelés à participer à une manière de vivre ensemble en travaillant avec les autres, dans l’éducation des jeunes, la fin de vie et le vieillissement, l’économie sociale et solidaire, l’accueil de l’autre dans une société multiculturelle et multi-religieuse.

  •  Silence
  •  Musique

 

Tisser les liens de la Reconstruction

• Dans un quartier pauvre de la capitale de Madagascar, suite au cyclone de 1982, le père Jacques Couture a fondé un conseil de développement qui a démarré par un atelier de couture et un élevage de poulets. Cela a permis le développement économique de 6 quartiers de cette capitale qui a concerné environ 65000 personnes. (Béatrice)

• Abdel, un soudanais, a aménagé dans un terrain vague, clos de palissades, fermé par une porte brinquebalante, l’école du Darfour où des bénévoles enseignent les rudiments de français et d’anglais à qui en fait la demande.
• A l’instar d’Abdel qui vit là depuis de longs mois, des soudanais ont reconverti une tente en salon-cuisine, et s’efforcent de la garder propre. Ils cuisinent leurs repas grâce aux aliments apportés par des ONG. Cette autonomie leur permet de garder un peu la tête haute et d’offrir, avec un sens de l’hospitalité exemplaire, la boisson ou le couvert aux visiteurs venus les soutenir. (Marité)

• Valérie, médecin bénévole qui suit les femmes enceintes dit : On parle beaucoup, je n’ai jamais eu de rencontres aussi riches dans ma vie.
• Tu es notre ange, tu parles notre langue, disent des femmes à Mania qui est interprète iranienne.
• Mariam, bénévole au Secours Catholique affirme : Si on aime la vie et la rencontre, la langue n’est pas une barrière ; dans le contact les yeux disent déjà beaucoup, et puis les mains. L’essentiel c’est l’élan vers l’autre. (Béatrice)

• Sur place, contrairement à certains discours pessimistes, dit une autre bénévole, j’ai pu observer une vraie solidarité. Une centaine de familles auraient ouvert leur maison pour accueillir des migrants quelques jours le temps de souffler, de faire des papiers, de parler ….. C’est un signe fort d’espérance. (Marité)

  •  Silence
  • Chant : couplet 5 : Si tu abats les murs entre les hommes,
    si tu pardonnes à ton frère ennemi,
    la nuit de ta passion sera lumière de midi. (bis)
    Alors, de ton pain, pourra vivre une Eglise,
    l’église qui rassemble la terre de demain,
    l’Eglise qui rassemble la terre de Dieu.

 

Prière : Vivre la réconciliation (André)

Quand je suis scandalisé par les fanatismes,
les exclusions et les anathèmes des croyants et des non-croyants,
donne-moi de jeter des ponts entre groupes différents.

Quand je suis scandalisé par le mépris, le racisme,
envers les immigrés, les juifs, et les musulmans,
donne-moi le courage d’inviter l’étranger chez moi.

Quand je me plains de l’ennui de mon quartier
où chacun reste enfermé chez lui, où il ne se passe rien,
donne-moi de susciter des rencontres entre voisins.

Quand je me révolte devant tant d’innocents
injustement emprisonnés, torturés,
donne-moi le courage de risquer de nouvelles manières de vivre en société.

Alors, Seigneur, tu feras jaillir de ma vie une petite étincelle
qui, de proche eh proche, sera capable de propager
le grand feu de la réconciliation universelle.