Lettre aux Hébreux – lecture partagée 6/7 oct 18

 

JÉSUS 

« APÔTRE ET GRAND PRÊTRE » He 3,1

COMPRENDRE, CÉLÉBRER, CONFESSER….

Dimanche 7 octobre 2018 : JÉSUS FRÈRE

He 2, 9-11
09 Frères, Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort. Si donc il a fait l’expérience de la mort, c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous.
10 Celui pour qui et par qui tout existe voulait conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire ; c’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances, celui qui est à l’origine de leur salut.
11 Car celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères.


 

JESUS FRERE
Nous entamons aujourd’hui la lecture de l’épitre aux Hébreux qui va s’étaler sur 7 dimanches. Cette épître nous montre que nous avons besoin de l’A.T. pour comprendre pleinement Jésus Christ.
L’auteur en est un Juif cultivé dont la pensée est assez proche de celle de Paul.

Avez-vous remarqué que le passage qui vient d’être lu est encadré par le même mot ? Au début et à la fin : FRERE
C’est un mot qui résonne fréquemment dans nos églises. Mais quel est son sens ? Il ne s’agit pas d’une fraternité d’appartenance, héritée… C’est une fraternité choisie, décidée. « Qui sont ma mère et mes frères ?… Ceux qui entendent la Parole et la mettent en pratique ».
L’épître aux Hébreux dit : « Dieu a voulu conduire une multitude de frères à la gloire… » Et l’auteur ajoute aussitôt : « C’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances, Celui qui est à l’origine de leur salut » (He 2, 10)
C’est notre foi en Christ crucifié qui fait de nous des frères, des sœurs.


 

Lecture partagée      JÉSUS CRUCIFIÉ FRÉRE DES HOMMES

• Ni une Épître, ni une Lettre (désormais rangée à la suite des Lettres de Paul) mais une exhortation (He 13,22), une prédication par un orateur inconnu qui écrit un peu avant la destruction du Temple (70).
• L’auteur invite ses auditeurs à « considérer l’apôtre et grand prêtre de notre profession de foi, Jésus » (He 3,1, c’est le titre retenu pour notre parcours) et détaille les deux sacerdoces – celui du Christ mort et ressuscité et – celui ancien des grands prêtres qui se sont succédés dans le Temple.
• Le texte du jour est encadré par le mot frère : frère des hommes par sa Mort et sa Résurrection (v 9), Jésus « n’a pas honte » de nous appeler frères (v 11) car c’est la volonté de son Père d’assurer le salut d’une « multitude de fils » (v 10)…
• Ainsi sanctifiés et frères de Jésus, notre vocation de chrétiens qui partageons une « même origine » (v 11), partageons le même salut (v 10) est bien de mettre en « œuvres » cette fraternité reçue « au profit de tous » (v 9)…

• Mais si « nous le voyons couronné de gloire et d’honneur » (v 9) cette contemplation spirituelle ne peut se taire : à notre tour, n’ayons « pas honte » de le confesser à temps et contre temps…


 

Lecture méditée   FILS ET FRÈRES

Le mot « Frère » au singulier est celui de la fraternité humaine mais seul Jésus l’a incarné en « Esprit et en Vérité » (Jn ,23-24) jusque dans la mort et la mort sur une croix ; le même mot « Frère » au pluriel, Jésus nous le fait expérimenter comme fils « d’une multitude de fils », fils d’un même Père, par « par grâce » et pour le salut de tous sans « honte » et sans mesure…
Par amour pour le Père, amour qui « qui est le lien le plus parfait » (Col 3,14), il « convenait » que Jésus nous aime jusqu‘à la mort avec cette « perfection » qui est un attribut de Celui dont partageons l’origine et qui sera à l’origine de notre salut…
Une belle béatitude que ce partage filial, mais aussi une responsabilité personnelle dans notre quotidien “désarticulé“ ; c’est pour cela que l’auteur de la Lettre nous exhorte ainsi : « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu » (He 12,1b-2).

 

Pour aller plus loin…

• Dés le début de la Lettre l’auteur insiste sur cette “proximité“ fraternelle : « Il lui fallait donc (Jésus) se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du monde. Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve » (He 2,17-18)
• Pour Paul « ne pas avoir honte » de confesser le Christ est un devoir de sa charge :
« En effet, je n’ai pas honte de l’Évangile, car il est puissance de Dieu pour le salut de quiconque est devenu croyant, le Juif d’abord, et le païen. Dans cet Évangile se révèle la justice donnée par Dieu, celle qui vient de la foi et conduit à la foi » (Rm 16-17a)
• Faire communauté c’est « Être laboratoire de fraternité » nous dit La Lettre pastorale de Mgr d’Ornellas (p.74-75) : cette orientation de la Lettre nous incite à “expérimenter“ au présent et en Église ce que Jésus a vécu “existentiellement“ et mené à sa perfection ; une vocation et une mission filiale nous dit le texte de ce jour…